Une prise de participation dans China Eastern Airlines n’est pas une sinécure. Air China est en train de l’apprendre à ses dépens. La première compagnie chinoise a formulé une proposition le 18 janvier que China Eastern a dénigré le 21 janvier pour vice de forme. Air China évalue à présent la possibilité d’un partenariat stratégique, une idée émanant de sa maison mère.
La première offre d’Air China était pourtant alléchante. Elle proposait au moins cinq dollars hongkongais par action (0,64 dollar américain) pour au maximum 30% de la compagnie. Elle aurait pu injecter ainsi 1,9 milliard de dollars (américains) dans China Eastern. La proposition projetait également le renforcement du hub de Shanghai et la création d’un joint-venture cargo.
Mais China Eastern a déclaré qu’elle ne pouvait pas l’étudier car celle-ci était informelle et non conforme aux procédures légales. Ce qui n’a pas manqué de faire chuter l’action d’Air China à la Bourse de Hong-Kong. La compagnie chinoise évalue à présent une autre option, soumise par sa maison mère la CNAC (China National Aviation Corporation) : un partenariat stratégique.
Tout reste donc à faire. Air China peut opter pour la solution de la CNAC ou bien reformuler sa proposition qui ne devrait pas manquer de séduire les actionnaires de China Eastern. Elle est en effet bien plus alléchante que celle de Singapore Airlines, rejetée il y a deux semaines, qui proposait 3,8 dollars hongkongais par action pour 24% de ses parts.
Mais China Eastern est une compagnie exigeante, peut-être un petit peu trop. Troisième sur le podium des compagnies chinoises, elle n’arrive pas à endiguer ses pertes malgré une augmentation constante de son trafic. C’est pourquoi elle souhaite vendre une partie de ses actions. La proposition de Singapore Airlines, acceptée par le conseil d’administration, a été repoussée par les actionnaires, mettant la compagnie singapourienne hors course.
A la suite de ce refus, son Président a en effet déclaré qu’il ne comptait pas augmenter son offre et renoncerait sans peine à une participation dans la compagnie. S’il reste sur ses positions, Air China représente la dernière chance de China Eastern de ne plus faire cavalier seul et de forger une alliance puissante.