La mise en route aura été laborieuse. Le « Nuevo Area Terminal » (NAT) de Madrid Barajas a été inauguré le 4 février par le Premier ministre espagnol Jose Luis Zapatero et est officiellement entré en service aux premières lueurs du jour le lendemain. Ce complexe devrait permettre à l’aéroport madrilène de doubler sa capacité mais peine pour le moment à satisfaire ses passagers.
Vedette du NAT, le terminal 4 n’est pas la seule nouveauté qui a été ouverte au public ce week-end. A 2km se trouve en effet son satellite, le T4S, auquel il est relié en quatre minutes par un train sans chauffeur. Deux nouvelles pistes ont également été construites pour octroyer une plus grande fluidité au flot des passagers.
Une capacité d’accueil doublée
Car là se trouvait la principale préoccupation des architectes Antonio Lamela et Richard Rogers. Outre la luminosité et le modernisme, voire futurisme, de ces terminaux, le but était bien de résoudre le problème de saturation chronique dont souffrait l’aéroport madrilène. Barajas accueille notamment le quart des vols directs entre l’Europe et l’Amérique du Sud.
Avec 500.000m² de surface et une focalisation sur les vols internationaux, les deux bâtiments abritent trente-deux compagnies, dominées par Iberia, qui représente 60% des vols du T4, et ses alliées de oneworld telles British Airways et American Airlines. Grâce au T4 et au T4S, la capacité totale de l’aéroport a doublé et atteint 70 millions de passagers par an. Il peut à présent réaliser 120 opérations par heure au lieu de 78 et rivaliser avec ses concurrents européens.
Une première journée de chaos
Mais tout ceci a dû paraître bien utopique aux premiers utilisateurs du nouveau terminal. Et tous n’ont pas eu le cœur à apprécier sa beauté architecturale. Son premier jour d’opérations a eu davantage de similitudes avec le chaos qu’avec la fluidité espérée. Les dysfonctionnements techniques et organisationnels ont succédé aux problèmes d’accès au T4.
Bagages livrés au mauvais endroit, équipements hors service, retards de vols, attente interminable à l’enregistrement et au service des réclamations… la confusion était reine. Certains passagers ont manqué leur vol en raison de la desserte insuffisante du T4. Eloigné des anciens terminaux où se situe le terminus du métro, il n’est en effet desservi que par le bus. Cependant, ce dernier point a trouvé sa solution avec l’accord des autorités régionales pour le prolongement de la ligne. Pour le reste, les responsables de l’aéroport restent optimistes, estimant qu’avec le temps les passagers s’habitueront aux nouvelles installations et que le T4 gagnera en efficacité.