Les relations entre Royal Air Maroc et le Sénégal se dégradent. Ce qui ressemblait jusque là à un cordial mépris s’est muté en guerre juridique le 30 mars : l’Etat sénégalais a assigné Royal Air Maroc en référé devant le tribunal régional de Dakar le 1er avril, dans le but de l’obliger à rester impliquée dans Air Sénégal International.
Le Sénégal a demandé un nouvel audit de la compagnie sénégalaise et souhaite, avec cette procédure judiciaire, obliger Royal Air Maroc à en assurer la gestion jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée. Celle-ci détient en effet 51% des parts d’Air Sénégal International.
Cependant, Royal Air Maroc a souligné que l’absence de temps laissé entre la convocation et la comparution dénotait le peu d’intérêt du Sénégal pour la discussion. Elle a également précisé que les comptes d’Air Sénégal International avaient été bloqués par l’agence chargée du recouvrement des taxes aéroportuaires, ce qui risque de ruiner la compagnie à court terme et l’obliger à suspendre ses opérations.
Par ce recours à la justice, le Sénégal répond – promptement pour une fois – à l’établissement par Royal Air Maroc début mars d’une feuille de route planifiant son retrait d’Air Sénégal avant le 30 juin, voire avant la fin du mois de mars si aucun calendrier n’était mis en place. L’Etat sénégalais souhaite en effet depuis octobre 2007 reprendre le capital et la gestion de la compagnie nationale mais n’a jamais rien fait en ce sens.