Un problème de communication serait à l’origine de la collision aérienne du Boeing B737-800 de GOL. Un rapport préliminaire a été publié par le centre brésilien d’enquêtes et de prévention des accidents aéronautiques (CENIPA) le 16 novembre. Il révèle qu’au moins deux causes sont à l’origine de l’accident : le niveau de vol du Legacy 600 d’ExcelAire était erroné et les contrôleurs aériens ont éprouvé les plus grandes difficultés à communiquer avec ses pilotes.
Le 29 septembre dernier, l’appareil d’affaires a décollé des installations du constructeur brésilien Embraer à Sao José dos Campos avec deux pilotes américains et cinq passagers à son bord. Pour le début du vol, son altitude était fixée à près de 37.000 pieds (FL370). Elle devait ensuite passer à FL360 au niveau de la capitale Brasilia puis remonter à FL380 avant son atterrissage à Manaus. Arrivé à Brasilia, les pilotes n’ont reçu ni demandé aucune instruction de la tour de contrôle et, en l’absence de directive, ont maintenu leur altitude de croisière à FL370, celle qui était réservée au B737 de GOL qui effectuait la route inverse Manaus – Brasilia.
Leur dernier contact avec la tour de contrôle de Brasilia a été enregistré à 15h51. A partir de 16h et durant une trentaine de minutes, l’appareil a disparu des radars principal et secondaire de Brasilia. A 16h26, les contrôleurs tentent sept fois de contacter le Legacy, en vain. Les pilotes quant à eux font une douzaine de tentatives, infructueuses elles aussi. Le signal est intermittent et les communications sont inaudibles. Ainsi, lorsque les contrôleurs de Brasilia recommandent aux pilotes américains de contacter le centre de Manaus, ceux-ci ne comprennent pas les fréquences transmises. Plusieurs autres essais sont effectués par les pilotes du Legacy jusqu’à 16h56, heure de la collision au-dessus de la forêt amazonienne.
L’ailette de bout d’aile (winglet) gauche de l’appareil d’affaires a sectionné l’aile gauche du Boeing B737-800 de GOL rendant son contrôle impossible. Le monocouloir de la compagnie low-cost s’est écrasé dans l’enfer vert avec les 154 personnes qui se trouvaient à son bord. Le Legacy a eu plus de chance. Seul le winglet gauche a été sectionné et le stabilisateur horizontal gauche a été légèrement endommagé, probablement par le Blended Winglet du Boeing. Il a pu effectuer un atterrissage d’urgence sur la base militaire de Cachimbo.
Depuis, les pilotes n’ont pu quitter le Brésil, leurs passeports leur ayant été confisqué le temps de l’enquête. La publication de ce rapport préliminaire a également semé la panique parmi les contrôleurs des différents espaces aériens brésiliens et, si leur responsabilité est avérée, le gouvernement pourrait être attaqué. Mais la question demeure : pourquoi le dispositif anti-collision TCAS (Traffic Collision Avoidance System) présent dans les deux appareils n’a-t-il pas donné l’alerte ?
