Malgré ses soixante bougies, le pont aérien créé par Iberia entre l’Espagne et l’Amérique du Latine est loin d’être à bout de souffle. La première grande traversée de la compagnie nationale espagnole remonte au 22 septembre 1946, avec l’inauguration de la ligne Madrid – Buenos Aires, en Argentine. Soixante ans plus tard, elle est leader sur le marché et prévoit de s’y renforcer encore.
Le vol avait alors été effectué en 36 heures par un quadriréacteur Douglas DC-4. 45 passagers se trouvaient à bord de l’appareil et entre les mains des premières hôtesses de l’air sous contrat avec Iberia. Après avoir décollé de Madrid, il avait fait escale à Villa Cisneros (aujourd’hui Dakhla, au Maroc), Natal et Rio de Janeiro (au Brésil) avant d’atteindre son but : Buenos Aires. Il s’agissait du premier vol d’une compagnie aérienne européenne vers l’Amérique du Sud après la Seconde Guerre Mondiale.
Aujourd’hui, les choses ont bien changé et la bataille entre les compagnies fait rage sur les liaisons entre les deux continents. Iberia en est pour le moment le vainqueur, avec 18,1% des parts de marché. Elle dessert tous les pays d’Amérique du Sud avec ses propres appareils, sauf la Bolivie et le Paraguay. Elle relie quotidiennement 17 destinations par des vols directs depuis l’Espagne, sans compter celles sur lesquelles elle a conclu des accords de partage de code (au nombre de 26), et assure 236 rotations par semaine entre les deux continents.
Mais son statut de leader reste précaire : elle ne distance sa plus proche concurrente Air France KLM que de 0,4 points. C’est pourquoi, cet anniversaire sera marqué par une croissance de ses fréquences. Ainsi, les vols vers Sao Paulo vont passer à 12 cet hiver contre 7 en hiver 2005-2006, une augmentation de 70%. Quant au Mexique, autre destination privilégiée, il bénéficiera de 14 allers-retours par semaine, le double de l’offre en 2002.
Enfin, Iberia a prévu d’augmenter ses capacités sur plusieurs autres destinations comme l’Argentine, la Colombie, l’Equateur, le Guatemala… Pour ce faire, elle remplacera les actuels Airbus A340-300 par des A340-600, comprenant 352 sièges au lieu de 260. Aidée par l’effacement de Varig sur le secteur, elle pourra ainsi tenter de transformer sur l’année ses performances d’août, mois au cours duquel elle a vu son trafic croître de 9,4% par rapport à l’année dernière.