Le nom est éloquent. British Airways a décidé de profiter autant qu’elle le peut de l’accord de ciel ouvert signé entre l’Europe et les Etats-Unis. Le 9 janvier, elle a donc dévoilé au grand public ce qui était jusqu’alors le « projet Lauren » : une nouvelle filiale, baptisée OpenSkies, va décoller au mois de juin. Ses activités se concentreront sur le cœur de métier de British Airways : les vols transatlantiques. A ce détail près qu’ils atterriront non pas à Londres mais à Bruxelles et Paris (CDG).
Dirigée par Dale Moss, OpenSkies sera une compagnie tout à fait particulière. Bien que ses deux premières liaisons prévues soient New York – Bruxelles et New York – Paris, elle sera enregistrée au Royaume-Uni. Ses destinations de prédilection seront les centres d’affaires européens et américains. C’est pourquoi British Airways a choisi de s’inspirer du modèle des compagnies all Business comme Eos, L’Avion et Silverjet.
Comme les deux premières, elle exploitera des Boeing 757-200. Provenant directement de sa flotte, ils seront aménagés de façon à ne transporter que 82 passagers au maximum et seront équipés des Blended Winglets d’Aviation Partners Boeing (photo). Mais contrairement à ces compagnies, la cabine ne sera pas configurée uniquement en classe affaires ; elle renfermera trois classes. La Business comptera 24 fauteuils pouvant être convertis en lits horizontaux de 6 pieds (1,83m). Elle sera complétée par 28 places en Premium Economy, dont les sièges auront un espacement de 52 pouces (1,3m), et 30 sièges en Economy. OpenSkies vise donc clairement la clientèle d’affaires mais aménage également la possibilité aux particuliers ou aux entrepreneurs qui ne sont pas forcément au service de grands groupes d’emprunter ses lignes.
Le premier B757 décollera donc au mois de juin de New York. OpenSkies ne sait cependant pas encore quelle sera, de Bruxelles ou de Paris, sa première destination européenne. La seconde sera de toute façon également lancée en 2008. Quel que soit son choix, OpenSkies va introduire encore un petit peu plus de concurrence sur un secteur déjà saturé et qui promet de voir se déclarer une guerre des prix à partir du mois d’avril, l’accord de ciel ouvert entrant en vigueur fin mars.
Celui-ci libéralise les vols transatlantiques en autorisant notamment une compagnie européenne de lancer des vols vers les Etats-Unis de n’importe quel point en Europe. Encore aujourd’hui, une compagnie britannique n’a le droit de se rendre aux Etats-Unis qu’à partir du Royaume-Uni. Air France a déjà sauté sur l’occasion offerte par ce traité pour élaborer une co-entreprise avec Delta Airlines et lancer des liaisons Londres Heathrow – New York JFK, opérés par Delta (qui n’avait pas le droit de faire cette liaison), et Heathrow – San Francisco, réalisés par Air France. La confrontation entre les compagnies française et britannique ne fait que commencer.