Air France KLM baisse les bras face aux syndicats. Jean-Cyril Spinetta, le Président du groupe européen, a annoncé le 2 avril que les négociations avec les syndicats sur les conditions de reprise d’Alitalia avaient été rompues. A la suite de cet échec, Maurizio Prato, le Président de la compagnie italienne, a démissionné.
Air France KLM a expliqué que l’offre publique d’échange présentée le 15 mars énonçait clairement que le plan de redressement d’Alitalia ne se ferait pas sans l’accord de ses syndicats. Les deux parties avaient jusqu’au 31 mars pour trouver un terrain d’entente, une date butoir qui a ensuite été reportée au 2 avril.
Après plusieurs réunions, les représentants du personnel de la compagnie italienne ont présenté une nouvelle proposition qui « s’inscrit dans un cadre totalement différent » de celui d’Air France KLM et pour lequel le groupe n’a pas l’aval de son conseil d’administration. Il n’en a pas besoin : selon lui, cette proposition n’est pas viable. Les syndicats souhaitent en effet conserver des activités déficitaires (cargo et maintenance) qui anéantiraient les effets du plan industriel.
Le ministre italien de l’Economie, Tommaso Padoa-Schioppa, avait prévenu que l’offre d’Air France KLM était la seule et que si elle échouait, Alitalia devrait probablement être placée sous administration extraordinaire pour être protégée de ses créanciers. A présent dépourvue d’acheteur potentiel, de Président et de soutien de l’Etat, Alitalia n’a jamais été aussi seule.