Leurs propositions ne semblent pas très engageantes. Après qu’Air France KLM et Air One ont déposé des offres non contraignantes pour la reprise d’Alitalia le 6 décembre, le gouvernement italien semble abasourdi. Le 18 décembre, il a de nouveau repoussé sa décision concernant le choix du candidat avec lequel lui et la compagnie italienne entameront des négociations exclusives pour la revente des 49,9% qu’il détient dans Alitalia. Prochain rendez-vous du conseil d’administration : le 21 décembre. Le groupe franco-néerlandais et la compagnie italienne ne semblent pas vouloir renflouer les caisses de l’Etat mais seulement le décharger du milliard d’euros de dettes d’Alitalia. Toutes deux ont apporté des précisions sur leur offre le 17 décembre.
Air France KLM penche davantage pour une alliance avec Alitalia que pour une acquisition pure et simple. Le groupe a donc proposé d’acquérir la totalité des parts de la compagnie italienne par le biais d’un échange d’actions. Les modalités de cet échange n’ont cependant pas été précisées. Une telle stratégie permettrait à Alitalia d’intégrer la holding au même niveau qu’Air France et KLM : celle-ci s’appuierait alors sur trois marques reconnues.
Le groupe envisage également d’injecter 750 millions d’euros dans la compagnie grâce à une augmentation de capital. Cet argent devrait en priorité servir à renouveler sa flotte, ancienne et peu performante. MD-80 (photo) et Boeing 767 seront les premiers à partir. Une fois la flotte rénovée, Air France KLM se consacrera à sa croissance et à celle du réseau d’Alitalia. Les services au sol et en vol seraient également remis à niveau.
Air One, détenue par AP Holding et seconde candidate au rachat d’Alitalia, a présenté une offre similaire. Le détail qui blesse : elle propose un centime d’euro par action. Cependant, si elle est choisie, Air One investira immédiatement un milliard d’euros par augmentation de capital. Ceci devrait rentrer dans l’investissement de quatre milliards d’euros sur cinq ans annoncé le 6 décembre. La majorité devrait servir à la modernisation de la flotte moyen-courrier.
Le gouvernement a donc le choix entre peu ou rien. On comprend son hésitation. Air France KLM a largement de quoi financer le redressement d’Alitalia, ce qui n’est pas forcément le cas d’Air One, mais Air One serait la garante de sa nationalité italienne. Cependant, il va devoir se décider, et vite. Car la compagnie porte-drapeau de l’Italie ne tiendra pas longtemps sans repreneur. Maurizio Prato, son Président, en est parfaitement conscient. Après avoir diagnostiqué son coma il y a déjà plusieurs mois, il estime que, sans assistance, elle disparaîtra.