La coalition rouge-verte est de retour en Allemagne mais teinte cette fois le ciel germanique plutôt que les rangs du Parlement. Le 17 août, la low-cost Air Berlin a racheté toutes les parts de la compagnie à bas tarifs dba, renforçant considérablement sa position sur le marché aérien du pays fédéral. Spectatrices de cette fusion entre la deuxième et la troisième compagnie allemande, les compagnies charter et à bas tarifs ont de quoi se faire des cheveux blancs.
Car si les autorités de régulation approuvent le rapprochement, c’est une compagnie de 87 appareils, avec un potentiel de 20 millions de passagers et de plus d’un milliard et demi d’euros de chiffre d’affaires pour 2006 qui va se dresser face à Germanwings, Condor, Hapag Lloyd Express et Hapagfly. Dba apporte en effet 29 appareils supplémentaires à la flotte d’Air Berlin, jusqu’à 200 liaisons quotidiennes et 4,3 millions de clients.
Joachim Hunold, le Président d’Air Berlin, a décelé de nombreux intérêts, le principal d’entre eux étant le réseau idéalement complémentaire de l’ancienne filiale de British Airways avec celui de sa low-cost. Air Berlin est en effet essentiellement concentrée sur l’Europe alors que dba possède un réseau fort sur le domestique. Leur fusion va donc pouvoir être effectuée très rapidement. Air Berlin acquiert également de précieux créneaux à Munich, la base de dba, et Düsseldorf, deux aéroports majeurs et bien trop chargés pour que la compagnie francfortoise puisse s’y développer seule. Enfin, Air Berlin acquiert avec ce contrat 62 entreprises clientes de plus.
Le potentiel d’optimisation de la flotte est également considérable : non seulement dba avait passé une commande pour 25 Boeing B737 livrables à partir de 2008, mais elle possède aussi davantage de Fokker F-100. Ils pourront être placés sur les lignes d’Air Berlin lorsque la demande des voyageurs d’affaires faiblit, en échange d’appareils à plus grande capacité sur les destinations vacancières de dba.
Après cette fusion d’un montant très vaguement défini autour de 50 millions d’euros par Joachim Hunold, qui a également assuré qu’une augmentation de capital ne serait pas nécessaire à l’acquisition, dba restera une société indépendante dans l’empire Air Berlin. Ses actuels dirigeants, Martin Gauss et Peter Wojahn, conserveront leur place à sa tête. En revanche, les vols seront opérés sous la marque d’ « Air Berlin (powered by dba) ». Les programmes d’hiver vont être harmonisés au plus vite et dès la saison estivale, elles présenteront un programme de vols commun.
Le ciel allemand se concentre ainsi encore un peu plus. Air Berlin s’est récemment rapproché de NIKI et de Germania, et dba de Gexx et LTU. Cependant, la nébuleuse gravitant autour d’Air Berlin reste encore trop petite pour inquiéter Lufthansa. La compagnie porte-drapeau allemande, qui a racheté Swiss, transporte toujours 2,5 fois plus de passagers. Et pour conserver son avance sur les réseaux domestiques et européens, elle mise sur son service : il est en train de faire peau neuve pour offrir un produit de la veine de celui proposé sur les routes internationales.