Aéroports de Paris se porte bien. Pierre Graff a présenté les résultats de sa société le 15 mars et ceux-ci montrent que son chiffre d’affaires a enregistré une forte croissance de 8,1% pour atteindre les deux milliards d’euros. Le bénéfice net est en revanche en recul de 15,5% à 152,1 millions d’euros. Cette baisse est cependant principalement due aux coûts de son introduction en Bourse ; si l’on élimine les éléments non récurrents, il croît de près de 20%.
Cette bonne santé a été portée par celle du trafic aérien. Il a en effet augmenté de 4,8% en 2006 par rapport à 2005 : 82,5 millions de passagers ont transité par les aéroports parisiens cette année. Cette croissance est plus dynamique que dans les autres aéroports européens, y compris ceux de Londres et Francfort. L’Europe en a été le principal moteur, notamment l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne. Le trafic stagne cependant sur l’Amérique du Nord en raison des difficultés qu’ont rencontré les compagnies américaines à investir, des problèmes rencontrés avec les passeports biométriques et de la faiblesse du dollar qui décourage les Américains à venir en Europe. Les passagers se font enfin de moins en moins nombreux vers les DOM-TOM où règne une concurrence de plus en plus forte.
2006 a également été marquée par le développement des services proposés par Aéroports de Paris. La société a ainsi lancé le parking Premium, qui permet de réserver une place de parking devant les entrées des terminaux, diversifié ses boutiques en faisant venir de nouvelles marques de milieu de gamme et enrichi ses méthodes de vente avec les services de professionnels du shopping (les « personal shoppers ») ou l’offre de bons cadeaux… Le développement de l’espace dédié aux commerces ne devrait cesser d’augmenter, les aéroports parisiens en étant moins bien dotés que leurs concurrents européens, avec un objectif de 30% entre 2005 et 2010.
Les perspectives pour 2007
Pierre Graff a identifié le problème d’Aéroports de Paris : les plateformes « sont à court d’aérogares », qui sont trop petits et trop vétustes. C’est pourquoi la société concentre ses efforts sur le développement de ses infrastructures d’accueil, y a investi 712,5 millions d’euros en 2006 et devrait poursuivre sur le même rythme en 2007.
La première à être mise en service en 2007 sera le satellite S3 au mois de juin. Cette salle d’embarquement complémentaire aux terminaux 2E et 2F permettra d’améliorer le fonctionnement du hub d’Air France et de SkyTeam. Baigné de lumière naturelle et composé de peu de béton visible, il sera relié au 2E par une navette et au 2F par une allée piétonne. Il pourra accueillir vingt-six appareils au contact, dont six Airbus A380 sur sa façade Est.
Les deux terminaux bénéficieront bientôt d’un nouveau système de tri bagage dans leur sous-sol. Le TBE (Trieur Bagages Est) améliorera la productivité du hub en accélérant la prise en charge des valises. Sa construction est terminée et il est à présent en phase d’essais. Ceux-ci ont été assez négatifs au début de l’année, ce qui a contraint Aéroports de Paris à repousser sa date d’entrée en service d’un semestre, afin de s’assurer de son bon fonctionnement. Les 32km de convoyeurs serviront l’exploitation en automne 2008.
Le terminal 1 poursuit également sa réhabilitation. Construit en 1974, il n’avait jamais été rénové depuis. Le deuxième quart du doyen des terminaux de Roissy sera en service au mois d’avril. Les travaux sur son ensemble s’achèveront quant à eux à la fin de l’année 2008. D’ici là, en septembre, le terminal 2G, réservé aux vols régionaux opérés par les filiales d’Air France, aura ouvert ses portes. Quant au S4, développé pour et avec Air France, il pourrait entrer en service dès 2012.