Devenir pilote est un rêve pour beaucoup de jeunes. Concernant la formation de pilote d’hélicoptère, deux voies existent – la voie militaire (au sein des trois armées) et la voie civile, qui regroupe deux cursus très onéreux (cursus intégré et cursus modulaire). Les sélections sont rudes et l’employabilité faible. Pour atteindre son but, la détermination et la passion sont donc de rigueur. Pierre-Emmanuel Richard, 29 ans, jeune pilote instructeur au sein de la compagnie Azur Hélicoptère à Lyon-Bron, raconte son parcours. Portrait.
« Mon envie de devenir pilote d’hélicoptère m’est venue lorsque j’étais petit à la suite d’un vol effectué à bord d’un simulateur », raconte Pierre-Emmanuel Richard. À l’adolescence, il tente sa chance pour intégrer l’ALAT, l’Aviation Légère de l’Armée de Terre, en tant que pilote d’hélicoptère. Malheureusement, sa candidature n’a pas été retenue. Découragé, il décide alors de suivre des études d’informatique. Fraichement diplômé à 18 ans, Pierre-Emmanuel trouve un travail.
En mars 2011, à 28 ans, après s’être longuement renseigné sur les écoles de formation en France et à l’étranger, notamment au Canada, il décide de quitter son poste d’informaticien pour retenter sa chance dans le pilotage d’hélicoptère, cette fois-ci en suivant la voie privée. Il passe la visite médicale, réussit les tests d’entrée à Azur Hélicoptère, une école de pilotage, également compagnie aérienne basée notamment à Lyon-Bron et Cannes-Mandelieu. Pierre-Emmanuel a dû emprunter 73 000 euros pour financer sa formation CPL-H intégré (Commercial Pilot Licence – H), comprenant 400 heures de théorie et 135 heures pratiques de vol.
« J’ai commencé ma formation par la partie théorique en mars 2011 chez Mikuczanis Formation Aéronautique, une école partenaire d’Azur Hélicoptère pour la partie théorique du CPL-H intégré. Après quatre mois de cours et tous mes examens validés, j’ai rejoint Azur Hélicoptère à Lyon-Bron, en septembre, pour commencer ma formation pratique de 135 heures de vol sur Robinson R22 et Robinson R44. J’ai terminé la pratique en avril 2012, mais pour des raisons liées à la météo, je n’ai passé mon examen CPL-H pratique qu’en mai 2012. Ma licence en poche, Azur Hélicoptère m’a proposé un contrat de quatre mois (de juin à octobre), en tant que pilote professionnel pour réaliser des baptêmes de l’air. Ceci m’a permis de monter mes heures de vol à 250, le minimum requis pour réaliser la formation FI-H [Flight Instructor (H)], qui permet de devenir instructeur. D’octobre à novembre 2012, j’ai donc passé mon FI-H chez Azur Hélicoptère sur la base de Cannes-Mandelieu. J’ai dû payer à nouveau 17 500 euros pour cette formation » explique Pierre-Emmanuel.
En tant que jeune pilote instructeur, Pierre-Emmanuel donne des cours de pilotage à des privés et des professionnels, réalise des qualifications de type, du transport de personnes…
Aujourd’hui en CDI chez Azur Hélicoptère avec un peu plus de 320 heures de vol à son actif, le jeune homme est conscient de sa chance : « j’ai vraiment été chanceux de trouver un travail tout de suite après ma formation », raconte Pierre-Emmanuel, qui envisage de travailler, « pourquoi pas », pour le SAMU dans quelques années lorsqu’il aura réalisé 2000 heures de vol, le minimum requis.
À la question : « quel conseil donneriez-vous aux jeunes souhaitant s’orienter vers le pilotage d’hélicoptère ? », Pierre-Emmanuel répond : « je leur conseille de persévérer et de ne jamais se laisser décourager. La passion doit être plus forte que tout. Il ne faut surtout pas croire à ce qui est écrit dans les forums. S’agissant de l’employabilité, le monde du pilotage d’hélicoptère est un petit milieu. Tout fonctionne au bouche-à-oreille. Quand on est motivé et engagé à 200 %, on y arrive », conclut-il.