Latécoère avance avec prudence. Mal en point en raison de la conjoncture économique, l’équipementier français a décidé qu’il ne participerait plus à aucun programme de développement d’avion en tant que partenaire à risque, tant que sa situation financière ne sera pas rétablie.
C’est ce qu’a annoncé François Junca, le Président du Conseil de Surveillance, le 2 juillet dans une interview. Latécoère va donc se concentrer sur sa position de sous-traitant.
Cette décision fait suite à l’échec des négociations avec Airbus pour la reprise des sites de Saint-Nazaire et de Méaulte le 7 mai dernier. Celui-ci était notamment dû à l’état problématique de la trésorerie de l’équipementier, dont le ratio d’endettement net sur fonds propres s’élève à 1,46. La trésorerie s’est quant à elle dégradée à cause des retards des programmes Airbus A380 et Boeing 787, qui ont repoussé les rentrées d’argent.
Mais surtout la faiblesse de la parité euro/dollar a considérablement érodé la compétitivité de Latécoère, comme celle de tous les fournisseurs de la zone euro. Pour y remédier, l’équipementier ne prévoit pas de réduction des effectifs globaux mais s’apprête à transférer une partie de sa production dans des pays dits « low-cost ». Cela aurait un impact sur un millier d’emplois en France, principalement en Midi-Pyrénées. Il possède déjà des filiales en Tunisie, au Brésil et en République tchèque, ainsi que des partenaires en Corée et en Pologne.
Cependant, Latécoère ne cède pas à la panique. Les prochaines années s’annoncent peut-être difficiles, notamment à cause de la mise en œuvre du nouveau plan de réduction des coûts « Défi 2011 », mais pas bloquées. Son portefeuille de commandes pèse en effet quatre ans de chiffre d’affaires, soit 1,82 milliard d’euros. Et il n’est pas un grand programme aéronautique d’avenir sur lequel il ne soit présent.