La 25e édition du salon Eurosatory, principal salon mondial de la défense terrestre et aéroterrestre, vient d’ouvrir ses portes au Parc des Expositions de Paris-Nord à Villepinte.
Tendance toujours aussi forte, les drones sont bien évidemment de plus en plus omniprésents dès qu’on lève les yeux, du mini-drone de quelques grammes au très impressionnant drone ISR Patroller de Sagem, vainqueur du récent contrat SDT. Eurosatory 2016 accueille d’ailleurs pour la première fois le salon UGS (Unmaned Global Systems), l’événement dédié aux drones et aux systèmes autonomes que nous ne manquerons pas de couvrir cette semaine.
Étonnamment, les grandes tendances de fond ne se voient pas encore sur les stands des quelque 1500 exposants présents cette année, même si elles occupent logiquement une grande part des discussions entre industriels et forces armées. Les grandes avancées apparues au niveau des communications et l’augmentation des bandes passantes vont transformer durablement les champs de bataille dans les prochaines années, accompagnées de toutes les problématiques induites comme les enjeux liés aux partages des données, à l’interopérabilité ou à l’intégration de systèmes de plus en plus complexes.
Il s’agit en quelque sorte de la deuxième phase de la numérisation du champ de bataille, amorcée à la fin des années 90, mais désormais alimentée par un nombre toujours croissant d’informations issues des multiplications de sources et de capteurs. Mais ce qui se prépare, à échéance un peu plus lointaine, c’est tout simplement l’arrivée de l’intelligence artificielle afin de pouvoir mieux répondre aux conséquences de l’hyperconnectivité.
Patrice Caine, le PDG de l’électronicien Thales, avait indiqué quelques jours avant l’ouverture du salon Eurosatory que les réflexions actuelles portaient désormais sur ce que l’on allait faire de toutes ces données. « Paradoxalement, les militaires sont partis avant le monde civil avec les premiers projets de numérisation du champ de bataille » se rappelle-t-il. La transformation numérique a depuis fait un bond dans le civil. « Les mots à la mode comme Big Data, puis machine learning, deep learning, toutes ces disciplines liées à l’intelligence artificielle que le monde civil a commencé à utiliser, il n’y aucune raison pour qu’elles n’arrivent pas dans le monde de la défense, à commencer par tous les systèmes de renseignement très perfectionnés comme les drones. »
La route semble désormais toute tracée et ce n’est plus de la science-fiction. Le champ de bataille sera bientôt auto-apprenant.