Les premiers clients de la série 600 d’ATR ont été révélés. La conférence de presse annuelle du constructeur européen, qui s’est déroulée à Paris le 23 janvier, a été l’occasion pour lui de présenter son bilan et de mettre un nom sur les compagnies qui ont permis au programme d’être lancé. Il s’agit de Kingfisher Airlines, d’Alenia, d’Air Tahiti et d’Air Caraïbes.
La compagnie indienne a commandé vingt-trois ATR72-600. Il s’agit plus précisément de la conversion d’une commande d’ATR72-500 signée auparavant. Dans le cas d’Alenia – qui agit au nom de la Marine turque – et des deux compagnies françaises, il s’agit de nouvelles commandes. Alenia s’est engagée sur dix ATR72-600, Air Caraïbes sur un ATR42-600 et Air Tahiti sur trois ATR42-600 et deux ATR72-600.
La dernière série du turbopropulseur poursuit son chemin. Stéphane Mayer, le Président d’ATR, a rappelé que le power-on avait eu lieu en décembre dernier, lançant la série des essais statiques. Il a également révélé que le premier vol d’un ATR de série 600 aurait lieu en 2009. La certification est quant à elle attendue pour 2010, dans l’optique d’une entrée en service en 2011.
Un bilan très positif
La conférence a surtout été l’occasion pour le constructeur de présenter son bilan 2008. Celui-ci a été très bon, malgré la crise financière. ATR a enregistré un chiffre d’affaires annuel de 1,3 milliard de dollars, le meilleur de son histoire. Les prises de commandes ont concerné quarante-deux appareils neufs fermes, auxquels s’ajoutent quatorze options. Paradoxalement, le second semestre 2008 a été meilleur que le premier puisque 81% des turbopropulseurs ont été acquis durant cette période.
L’augmentation des cadences de production, qui s’est poursuivie en 2008, a permis au constructeur de livrer cinquante-cinq appareils, le double d’il y a deux ans et 25% de plus qu’en 2007. Le carnet de commandes compte à présent 169 turbopropulseurs qui lui assurent deux ans et demi de production.
De grandes ambitions malgré des perspectives floues
ATR entre dans 2009 avec prudence. Le constructeur espère maintenir les commandes à leur niveau actuel mais a choisi de ne pas dégarnir son carnet de commandes plus rapidement : les cadences de production vont donc cesser d’augmenter et se stabiliser à celles atteintes à la fin de 2008. ATR devrait ainsi remettre plus de soixante turbopropulseurs cette année et battre son record en chiffre d’affaires s’il parvient au 1,4 milliard de dollars qu’il s’est fixé. Il va également aider davantage ses clients dans leur recherche de financement.
Pourtant, la confiance d’ATR dans le marché n’est pas altérée. L’avionneur estime en effet que, pour une compagnie, investir dans les turbopropulseurs, c’est se protéger contre une nouvelle montée des cours du pétrole. Etant également le seul présent sur le secteur des turbopropulseurs de cinquante places, le constructeur conserve son objectif habituel de détenir 50% des parts du marché des turbopropulseurs.
Il a également confirmé qu’il travaillait sur un projet de turbopropulseurs de cent places, tout comme son concurrent Bombardier. Un besoin a en effet identifié pour plus d’un millier d’appareils d’ici vingt ans.