Mercredi 19 décembre 2012, BA 125 d’Istres, 10h55. Le nEUROn, premier démonstrateur de drone de combat européen, s’apprête à effectuer son second vol inaugural, devant un parterre d’invités et de journalistes. Le premier vol d’essai avait eu lieu en huis clos le 1er décembre à Istres, il était temps à présent de montrer « la bête » au public.
10 mètres de largeur, une envergure de 12,5 mètres, le nEUROn est un UCAV piloté à distance et capable de larguer de l’armement, une première européenne.
« Le nEUROn s’aligne » annonce le commentateur. 60 secondes avant le décollage, le silence se fait, seulement entrecoupé par un vent froid. Le Rafale qui va escorter le drone décolle, bientôt suivi par le nEUROn, qui s’envole sous les applaudissements du public. C’est parti pour un vol pendant lequel l’UCAV va monter jusqu’à 4 000 pieds. Seul regret : l’absence de caméra embarquée et d’écrans de diffusion, la performance n’étant du coup pas visible à l’œil nu.
Mais l’image d’un Rafale et du nEUROn arrivant de face vaut à elle seule le spectacle. Dix minutes et trente secondes plus tard, le nEUROn se rapproche, s’aligne, se met dans l’axe pour l’approche finale, avant d’atterrir tout en douceur, à nouveau sous des applaudissements nourris. Vol réussi. Reste au nEUROn à faire son « grand tour » et à venir se présenter devant les invités.
De face, il est encore plus impressionnant. Son architecture qui paraît sortie tout droit d’un film, sa couleur sombre, la forme de ses bords d’attaque, et surtout l’entrée d’air dorsale, cette petite fente qui semble scruter le curieux, le nEUROn est décidément une drôle de machine inhabitée. A n’en pas douter, c’est l’aviation de combat du futur qui se présente face à nous.