Le régiment de chasse 2/30 « Normandie-Niémen » de l’armée de l’air est présent depuis près de dix mois au Mali, dans le cadre de l’opération Serval lancée en janvier 2013, et le bilan provisoire du commandant, le lieutenant-colonel Alexandre, est plutôt positif.
« On a réussi à montrer que les capacités qui ont été validées par la mise en service opérationnelle l’année dernière étaient bien réelles, que le personnel était prêt » a déclaré le lieutenant-colonel Richard, ajoutant même « on aurait pu en mettre beaucoup plus si ça avait été nécessaire ». L’opération malienne a également été l’occasion pour le 2/30 de valider l’entraînement à la reco, avec une mise en place rapide des pods Reco NG.
Le ressenti général fait état d’une opération « avec beaucoup d’intensité » : « Les vols s’enchaînent, on a beaucoup de travail sur place » déclare le pilote de Rafale. La masse d’images étant « très très très importante », les interprètes-images ont fort à faire et travaillent 24h/24, une mission de reco pouvant occasionner jusqu’à 12 heures de débriefing par la suite.
L’emploi du Rafale lors des opérations aériennes a permis une nouvelle fois de montrer la polyvalence de l’avion, dans le cadre des missions d’appui rapproché (CAS – Close Air Support), de reco et de frappes au sol. « On avait déjà pu le vérifier lors des opérations au-dessus de la Libye, on a de nouveau montré les capacités du Rafale au Mali, avec des avions partis initialement pour faire de l’air-sol avec le pod Damoclès, pour tirer des armements guidés GPS et laser et parallèlement à ça faire de la reco. La polyvalence, c’est quelque chose de vraiment appréciable », selon le lieutenant-colonel. Il relève également le « confort » qu’offre l’avion au pilote, « c’est pas du luxe et c’est extrêmement important », au vu des missions très longues menées sur place, en raison des distances parcourues qui allongent considérablement la durée de la mission.
Actuellement, ce sont trois pilotes du 2/30 qui sont présents à N’Djamena (Tchad), pour assurer les missions, accompagnés des officiers renseignements, mécaniciens et interprètes-images. Tous les pilotes opérationnels du « Normandie-Niémen » ont effectué au moins une rotation dans le cadre de l’opération Serval. Un des leurs a même participé à la mission « la plus longue de l’histoire de l’armée de l’air », celle qui a vu partir quatre Rafale de la BA 113 de Saint-Dizier pour une opération de 9h45 le 13 janvier dernier.
« Au début, les rotations étaient très courtes, de l’ordre de quatre semaines, puisque le nombre d’heures de vol effectué était énorme, huit à neuf heures tous les trois jours, 8 par mois environ. Aujourd’hui la rotation est de l’ordre de deux mois, un format plus classique et plus cohérent », détaille le commandant du 2/30. Aucune date de retour n’est encore connue : « Ça dure et ça va encore durer, puisque les gens qui sont sur place opèrent dans le cadre de l’opération Serval, mais aussi dans le cadre du dispositif Épervier ».

