Le Conseil européen centré sur les questions de Défense s’est achevé à Bruxelles vendredi 20 décembre. Il a permis aux dirigeants des 28 États-membres de lancer quelques pistes pour réveiller une Europe de la Défense qui semblait jusque là en « stand-by ».
Les conclusions de ce Conseil européen dressent en premier lieu le constat suivant : « Les budgets consacrés à la Défense sont limités, ce qui a pour effet de restreindre la capacité à développer, déployer et maintenir des capacités militaires. La fragmentation des marchés européens de la Défense nuit à la pérennité et à la compétitivité de l’industrie européenne de la sécurité et de la défense ». D’où cette belle déclaration d’intention : « L’Union européenne et ses États doivent assumer davantage de responsabilités face à cette situation difficile s’ils veulent contribuer au maintien de la paix et de la sécurité dans le cadre de la PSDC (Politique de sécurité et de défense commune) en coopération avec les principaux partenaires, tels que les Nations unies et l’OTAN ».
Il a par exemple été décidé de lancer des travaux préparatoires en vue de l’acquisition de drones MALE à l’horizon 2020-2025, avec la constitution d’une « communauté d’utilisateurs », ainsi qu’un travail accru avec la Commission européenne pour l’intégration des drones dans l’espace aérien général. Une première intégration serait d’ores et déjà prévue d’ici 2016, selon le rapport final.
En ce qui concerne le ravitaillement en vol, le Conseil européen préconise la création d’une capacité commune d’avions multirôles de ravitaillement et de transport, tout en mettant en place des « synergies dans les domaines de la certification, de la qualification, du soutien en service et de la formation ».
Dans le domaine de la planification, la Haute représentante Catherine Ashton et l’Agence européenne de Défense devraient présenter d’ici fin 2014 un cadre d’actions en cohérence avec celui de l’OTAN notamment, afin d’éviter les « doublons ».
Les conclusions font également état de la nécessité de renforcer la BITD européenne, afin de renforcer l’industrie de Défense et de soutenir son activité, qui passera notamment par le développement de technologies duales.
A y regarder de plus près, il n’y a guère de proposition nouvelle, puisque les conclusions s’appuient sur des constats déjà connus et des lacunes pointées depuis longtemps.
Cependant, l’adoption d’une « clause de rendez-vous », fixée à 2015, permettra sans doute de remettre la Défense sur le devant de la scène un peu plus rapidement. Avec l’espoir que d’ici là les États-membres se mettront d’accord pour passer à l’action.

