Le PDG de Dassault Aviation Charles Edelstenne a vigoureusement défendu le Rafale dans une interview accordée aujourd’hui au Figaro – journal dont le groupe Dassault est propriétaire.
Il a d’abord justifié une nouvelle fois le programme Rafale, qui, selon le groupe, répond en tout point aux besoins des militaires, des états-majors et de la Direction générale de l’armement (DGA). De plus, selon le patron de Dassault Aviation, l’avion de chasse, par sa « parfaite polyvalence », en fait un choix privilégié en temps de réductions budgétaires et de plans de rationalisation, notamment de l’armée de l’Air. « A titre d’illustration, un Rafale remplit les missions de deux Mirage 2000. »
Quant au prix du Rafale à l’exportation, Charles Edelstenne se justifie en citant les programmes Eurofighter et JSF F-35, dont les coûts auraient beaucoup plus augmenté que ceux du Rafale.
En ce qui concerne les difficultés à l’exportation, il argue du fait que les Etats-Unis bénéficient d’une « prime de compétitivité mécanique (…) grâce à la parité euro-dollar », mais met également en avant le poids politique de la vente d’avions de chasse. Ainsi, il revient sur le refus des Pays-Bas et de la Corée du Sud en expliquant que le gouvernement avait déjà une préférence pour les avions américains.
Enfin, en réponse à l’accusation qui place Dassault Aviation en position de « favori » auprès de l’Etat, Charles Edelstenne défend son groupe en expliquant que la majorité du chiffre d’affaire n’est pas issue de la conclusion de contrats de Défense : « Pour ceux qui continuent à penser que nous sommes un arsenal vivant grassement aux crochets de l’Etat, je veux juste leur indiquer que 75% du chiffre d’affaire de notre société repose sur la vente d’avions civils et que les commandes de l’Etat ne représentent en moyenne que 20% de notre activité ! ».
Le Rafale de Dassault Aviation connaît de grandes difficultés à l’exportation, mais il est encore en compétition en Inde, aux Emirats arabes unis et au Brésil.