La situation se corse en Europe de l’est, au regard des récents déploiements de moyens aériens dans la zone. Ainsi, les Etats-Unis, la Russie et l’OTAN concentrent depuis quelques jours de nombreux moyens aériens aux frontières ukrainiennes, avec l’envoi d’avions de combat russes en Biélorussie et aux frontières finlandaise et estonienne, le déploiement d’AWACS de l’OTAN et de chasseurs américains en Pologne. Aperçu de la situation au 19 mars.
L’agence de presse Interfax, qui cite le porte-parole du district militaire de l’ouest, le colonel Oleg Kochetkov, rapporte qu’un exercice aérien serait actuellement en cours au nord-ouest de la Russie, dans les régions frontalières de la Finlande et de l’Estonie. Une quarantaine d’avions de combat seraient engagés, des Su-34, Su-24M, Su-27, ainsi que des MiG-31 et des avions de transport An-12 et An-26. Le porte-parole parle d’un exercice d’entraînement à l’appui-feu et au bombardement en soutien d’unités motorisées au sol. Il s’agirait cependant d’un exercice prévu depuis le mois de décembre, selon Interfax et une source interrogée par Reuters.
Cet envoi massif de moyens aériens coïncide avec la récente arrivée d’une douzaine de F-16 de l’US Air Force en Pologne, dans le cadre d’un exercice bilatéral selon les voix officielles. Alors que la situation est plutôt tendue en raison de la crise ukrainienne et de l’annexion de la Crimée, le déploiement de moyens aériens russes et américains pourrait presque ressembler à une démonstration de force.
La semaine dernière, la Russie a envoyé au moins six Su-27 et trois avions de transport au Belarus, afin de « vérifier la combativité » des forces armées biélorusses et effectuer des missions de reconnaissance et de défense aérienne, selon un communiqué du ministère de la Défense cité par différentes agences de presse.
L’OTAN s’est également immiscée dans la zone, en décident le 10 mars d’envoyer des AWACS effectuer des missions de surveillance et de reconnaissance au-dessus de la Pologne et de la Roumanie. Ironie ou non, le communiqué diffusé par la composante E-3A de l’OTAN parle d’une « coïncidence » – plutôt fortuite il faut l’avouer – opérationnelle, des missions « de routine » ayant été prévues de longue date au-dessus de ces pays. Le texte précise en revanche que les missions de surveillance permettront d’améliorer l’appréciation de la situation en Ukraine, dans le but de « réassurer les alliés de l’OTAN dans la région ». Les E-3A opèreront depuis la base opérationnelle de Geilenkirchen, en Allemagne, certains vols devraient être effectués par la composante E-3D de Waddington de la Royal Air Force. Un des six AWACS de la RAF a d’ailleurs effectué une première mission le 14 mars dernier. L’OTAN précise que les avions de surveillance ne survoleront pas l’Ukraine.