Après le scandale de l’EuroHawk, Thomas de Maizière, ministre de la Défense du gouvernement allemand, se retrouve une nouvelle fois sous le feu des critiques. En effet, suite à des fuites provenant d’un rapport de la Cour des comptes fédérale, l’hebdomadaire allemand Der Spiegel affirme que l’accord passé avec Eurocopter en mars 2013 concernant une réduction des commandes comporterait quelques irrégularités.
Le « memorandum of understanding » signé entre l’Allemagne et Eurocopter à la mi-mars actait une réduction de NH90 et de Tigre, tout en prévoyant des hélicoptères pour la marine. Il s’agissait de passer de 80 à 57 Tigre et de 122 à 82 NH90 TTH, assortis de 18 NH90 NFH pour la marine. Or, il s’avère que les NH90 NFH auraient dû faire l’objet d’un appel d’offre, les concurrents étant de fait écartés du marché. Le Spiegel fait également état d’une préférence de la marine pour le constructeur Sikorsky, une prédilection apparemment connue depuis 2011.
Enfin, l’accord ne serait pas aussi bénéfique qu’annoncé économiquement parlant, Der Spiegel parlant d’une économie de « seulement » 224 millions sur les 8,3 milliards de base. Le prix d’un Tigre serait même revu à la hausse (+13 millions), tout comme celui d’un NH90 (+8,5 millions).
De son côté, le ministère de la Défense répond à ces accusations en arguant du fait que les coûts d’exploitation seraient de toute manière réduits proportionnellement au nombre d’hélicoptères « décommandés ». Il ajoute que la commande de NH90 NFH – d’une valeur d’environ 915 millions – ne serait pas honorée immédiatement mais dans quelques années uniquement, ce qui porterait donc l’économie « immédiate » à environ 1,1 milliard d’euros.

