Malaysia Airlines prend son coupe-coupe et s’attaque à son réseau domestique. Taillant dans la jungle de ses 118 liaisons, elle n’en garde que 19, selon son annonce du 27 mars. Mais se frayer un chemin n’est facile : sa flotte et ses bases sont réduites de moitié, le nombre de ses appareils passant de 40 à 21 et celui de ses bases de 32 à 16. En outre, près d’un tiers de son personnel part, soit 6.500 personnes sur les 23.000 qu’elle emploie actuellement.
Malaysia Airlines, dont le déficit se creuse chaque jour, a présenté le plan de restructuration de ses activités par étape depuis le 27 février dernier. Un mois plus tard, les projets pour le réseau international sont connus et elle dévoile le sort assez peu tendre qu’elle réserve au marché domestique qui l’a entraînée là où elle se trouve.
Celui-ci, auparavant constitué de 118 routes toutes déficitaires à l’exception de quatre, se voit amputé de 99 d’entre elles. Les dix-neuf lignes restantes sont celles que la compagnie a identifiées comme les routes-clefs du réseau intérieur. Sept relient l’aéroport international de Kuala Lumpur et les villes de la péninsule malaise, six connectent ce même aéroport à Bornéo, les six dernières joignant certaines villes des deux états fédéraux de Bornéo, Sabah et Sarawak.
La couverture du reste du réseau sera assurée par Air Asia, sa concurrente low-cost dont l’arrivée a marqué le début de la descente aux enfers de la compagnie nationale sur marché domestique. Toutes deux vont à présent collaborer pour ajuster leurs horaires et faciliter les connexions pour les passagers.
Si le partage du réseau est l’œuvre des deux rivales, il est aussi le souhait du gouvernement. Celui-ci désirait profiter de l’inévitable restructuration de Malaysia Airlines pour cesser ses subventions à la compagnie et créer deux représentants aériens en Malaisie. Ses consignes : que Malaysia conserve les routes principales et n’applique pas de tarifs trop bas sur celles-ci. En échange, il a laissé à la compagnie toute la liberté de déterminer seule la capacité des vols, leurs fréquences et sa politique tarifaire.
Malaysia est donc redevenue maîtresse de son destin. Cependant l’image de la compagnie continue de se ternir et il semble qu’elle doive consentir à de nombreux autres sacrifices avant de pouvoir rayonner à nouveau sur l’Asie Pacifique.