Le monde de l’aviation régionale semble encore chercher sa voie pour les prochaines décennies, alors qu’une multitude d’innovations technologiques pointent à l’horizon pour venir réduire la consommation en carburant des appareils, voire même pour supprimer totalement l’utilisation du traditionnel carburéacteur à terme. Il faut dire que certaines ruptures technologiques à l’étude dans le cadre de l’initiative Clean Aviation de l’Union européenne visent tout particulièrement le secteur du court-courrier.
Ce marché est, c’est l’évidence même, le plus adapté pour l’émergence de l’hybridation électrique à relativement court-terme (dans les 10 ans), avec à la clé des gains en consommation (et en émissions) pouvant largement dépasser les 20-25%.
Évidemment, de nombreuses start-up brouillent un peu les pistes en promettant des avions alimentés par des piles à combustible à hydrogène à relativement très brève échéance. Universal Hydrogen vise par exemple une certification en 2025-2026 pour ses ATR 72 et DHC-8 customisés et ZeroAvia a un calendrier relativement similaire pour ses Do 228, DHC-6 Twin Otter et DHC-8…).
Difficile de séparer le bon grain de l’ivraie face aux multiples annonces soutenues par des opérateurs bien réels, mais toujours sous la forme de mémorandum d’entente ou autres protocoles d’accord, faute de pouvoir faire mieux.
Ce qui est sûr c’est qu’il existe encore un monde entre les besoins réels des compagnies aériennes régionales et les promesses de ces acteurs, tant sur le plan des performances (charge utile, rayon d’action effectif avec les réserves de carburant règlementaires…) que sur le plan des infrastructures, avec des escales qui par définition ne sont pas toutes des grands hubs aéroportuaires. Car le rôle de l’aviation régionale c’est aussi de desservir les régions du monde les plus reculées, avec une logistique qui doit y être présente pour pouvoir assurer des opérations régulières.
En fait, ce qu’il manque aujourd’hui c’est la voie des donneurs d’ordre pour dresser la vraie feuille de route qui dessinera l’aviation régionale des prochaines décennies, celle qui définira tout simplement la future génération d’appareils qui évoluera sur le marché des moins de 100 places. ATR, le numéro un mondial de l’aviation régionale, avait déjà donné l’année dernière un petit aperçu de ce qui préfigure le renouvellement de sa gamme à horizon 2030 avec une famille baptisée ATR « EVO ».
Il ne reste finalement maintenant qu’à concrétiser cette vision. Les autres suivront cette feuille de route bien volontiers…
