La flotte d’Aeroflot s’est un peu trop occidentalisée au goût de Vladimir Poutine. Le Premier ministre russe a rencontré le directeur général de la compagnie Vitaly Savelyev le 10 juillet et a fait pression pour qu’Aeroflot s’oriente davantage vers l’acquisition d’appareils russes : « vous voulez dominer le marché domestique mais vous ne voulez pas acheter d’équipements domestiques. Ca ne va pas être possible. »
Vitaly Savelyev a en effet présenté la flotte du groupe Aeroflot à Vladimir Poutine au cours de l’entretien. Celle de la compagnie principale est moderne et efficace. Elle consiste en onze Boeing 767, soixante-quatre appareils de la famille A320 et dix A330. D’ici 2016, vingt-deux 787 et autant d’A350 auront rejoint la flotte. Seuls six Iliouchine 96 sont en service – et sont appelés à y rester encore quatre à cinq ans – et une trentaine de Superjet 100 de Sukhoi sont en commande. Et c’est bien le problème aux yeux du Premier ministre.
Etant donné que le groupe est en train d’intégrer six compagnies russes dont les flottes sont totalement dépassées et hétérogènes, Vladimir Poutine n’a pas laissé passer l’occasion de faire savoir au DG d’Aeroflot que leur modernisation et leur standardisation devrait passer par l’industrie russe.
Vitaly Savelyev a indiqué qu’il avait signé un accord avec Rostechnologii (Russian Technologies, le conglomérat regroupant les six transporteurs) pour déterminer une stratégie claire pour l’amélioration de la flotte de ces compagnies d’ici novembre. Des 737-800 doivent intégrer la flotte de STC Rossiya, ainsi que six Antonov 148. Et dans un premier temps, les flottes actuelles, majoritairement constituées d’appareils russes, seront utilisées. Moins chers, ces appareils évitent également le paiement de droits de douanes.
Mais « ce n’est pas assez. » Vladimir Poutine attend un rapport sur le programme de renouvellement de flotte dans les prochaines années afin de savoir combien d’appareils russes Aeroflot allait commander. Il a notamment mentionné le MS-21, un appareil moyen-courrier de 150 à 212 places actuellement en développement par l’UAC (United Aircraft Corporation, réunissant les grands avionneurs russes) et devant entrer en service en 2016.