Le MRJ s’est toujours fait plutôt discret. En retard de plus de deux ans, le jet régional japonais ne semble progresser encore que lentement mais le programme s’apprête à entrer dans une nouvelle phase, plus concrète, celle de l’assemblage des appareils de test et des essais.
Mitsubishi Regional Jet devrait en effet débuter l’assemblage final du premier appareil de test cet automne, pour un premier vol maintenu à la fin de l’année. Au total, sept appareils seront utilisés pour décrocher la certification de type du MRJ : deux (MSN 90001 et 90002) seront consacrés aux essais statiques – qui n’ont pas encore débuté – et cinq aux essais en vol.
MSN 10001 sera dédié aux tests des caractéristiques basiques de vol, à l’ouverture de l’enveloppe de vol et aux essais systèmes. MSN 10002 se consacrera aux tests de performance quand MSN 10003 devra affiner les caractéristiques de vol et tester l’avionique. MSN 10004 sera le premier MRJ doté d’une cabine et en évaluera donc les systèmes, ainsi que le bruit. Il procèdera également aux vols dans des conditions extrêmes. Enfin, MSN 10005 sera lui aussi équipé d’une cabine et testera notamment le pilotage automatique.
La majorité des essais sera réalisée au Japon mais certains se dérouleront également aux Etats-Unis. MSN 10004 notamment devrait y réaliser ses tests cabine et d’opérations en conditions extrêmes. 25 000 heures de vol sont prévues dans le programme de certification. Celle-ci devrait être obtenue en 2015, pour une entrée en service à la fin de la même année.
Le PW1200G de Pratt & Whitney, qui motorisera le MRJ, devrait quant à lui être certifié l’année prochaine.
Un carnet de commandes qui n’a pas à rougir de celui de ses concurrents
Mitsubishi Regional Jet a rappelé que son carnet de commandes comptait des engagements pour 165 appareils et 160 options de la part de trois clientes : ANA, Trans States Holdings et SkyWest. Selon l’avionneur japonais, le MRJ représente ainsi 41,25% des livraisons de jets régionaux prévues après 2015, contre 53,5% pour les E-Jets d’Embraer et 4,25% pour les CRJ de Bombardier – l’étude de marché ne prend pas en compte les commandes de jets E2, ni le Superjet de Sukhoi.
Mitsubishi estime que le marché des appareils régionaux devrait doubler dans les vingt prochaines années : le nombre devrait passer de 3 402 aujourd’hui à 6 800. Le marché américain est une priorité. Il abrite actuellement 54% de la flotte mondiale et si la répartition devrait s’homogénéiser sur la période, il restera le premier marché pour les jets régionaux avec 31% des appareils vers 2023. L’Europe, l’Asie Pacifique et l’Amérique latine sont les autres marchés dominants.
Maurice Pinault, directeur général adjoint de Zodiac Aerospace et Teruaki Kawai, président et COO de Mitsubishi Aircraft Corporation. Photo © Emilie Drab / Le Journal de l’Aviation
Une maquette grandeur nature de la cabine
L’avionneur japonais a également présenté une maquette grandeur nature de sa cabine (sur 8m). Haute de 2,03 mètres et large de 2,76 mètres, elle présente une configuration biclasse.
Les sièges ont été conçus par Zodiac Aerospace. En classe économique, il s’agit de sièges fins (modèle Slim Plus) qui permettent d’augmenter le pitch, larges de 47cm et disposés en rangées de 2×2. Selon les choix d’aménagement des compagnies, le pitch sera compris entre 29 et 31 pouces – qui permettront l’installation de respectivement 92 ou 88 sièges en configuration monoclasse sur le MRJ90.
En classe Affaires sont proposés les fauteuils Close Comfort II, dotés d’un pitch de 38 pouces et pouvant s’incliner à un angle de 17°.
Photos © Emilie Drab / Le Journal de l’Aviation