La nouvelle suspension des vols d’Air France vers Hong Kong, avec d’autres compagnies européennes suite au durcissement des restrictions pour le personnel navigant sur place, donne déjà une petite idée de se que doivent endurer chaque jour les équipages de Cathay Pacific. La compagnie hongkongaise est en effet victime de la politique « zéro-Covid » menée dans la région administrative spéciale depuis deux ans, tout comme en Chine continentale d’ailleurs, avec des restrictions particulièrement draconiennes à l’arrivée (quarantaine obligatoire et incompressible, multiples tests..).
Le personnel navigant de Cathay n’est évidemment pas épargné et les mesures sanitaires qui les concernent, pour pouvoir simplement exercer leur métier, ressemblent de plus en plus à un état de quarantaine permanent. Des pilotes de la compagnie hongkongaise viennent d’ailleurs d’indiquer avoir pratiquement atteint les 150 jours d’isolation cette année, sans vie sociale, sans infection au Covid-19…
Les langues se délient et de nombreux pilotes se montrent désormais tantôt déprimés, tantôt exténués, voire de plus en plus stressés. Certains vont finalement prendre des congés qui n’étaient pas prévus pendant les fêtes de fin d’année, d’autres se déclareront inaptes, beaucoup chercheront à quitter définitivement Hong Kong dans les prochains mois.
La grande compagnie aérienne de Hong Kong, longtemps le véritable exemple à suivre dans le secteur du transport aérien en Asie, n’est plus ce qu’elle était. Ne disposant pas de réseau domestique comme ses voisines situées un peu plus au nord pour traverser plus facilement la crise liée à la pandémie, Cathay Pacific ne fait que subir depuis le premier trimestre 2020.
Trafic passagers en chute de plus de 80% (le cargo génère aujourd’hui 80% de ses recettes), réductions de ses effectifs de près de 10000 personnes, baisses permanentes des salaires, succession de fermetures de bases à l’étranger, la descente aux enfers de la compagnie aérienne de Chek Lap Kok semble finalement sans fin. Même la réouverture annoncée des voyages entre Hong Kong et la Chine continentale semble temporairement compromise avec l’arrivée du variant Omicron, laissant encore planer le doute sur les perspectives de reprise de Cathay l’année prochaine. Pire, l’avenir de l’attractivité de la ville de Hong Kong et donc du sort de son hub et de sa compagnie historique, sont aussi des sources d’inquiétudes pour l’après-pandémie.
Les tribulations de Cathay Pacific à Hong Kong rendent décidément son avenir bien incertain.
