L’inévitable a eu lieu un vendredi 13 : L’escadron 2/33 « Savoie » a été dissous et ses traditions mises en sommeil, signant le retrait du service actif des vénérables Mirage F1.
Une cérémonie militaire s’est tenue sur la BA 118 de Mont-de-Marsan afin de rendre un dernier hommage aux chasseurs qui ont accompli 41 années de service opérationnel au sein de l’armée de l’air.
L’ordre du jour signé par le CEMAA le général Denis Mercier – lui-même ancien pilote de Mirage F1- célébrait un avion « fiable et robuste » ayant effectué « une brillante carrière opérationnelle sous tous les cieux ».
La présence de nombreux anciens du F1 a contribué à teinter de nostalgie cette journée, à l’image du lieutenant-colonel Benjamin Souberbielle, commandant du 2/33 : « Les pilotes sont un peu amoureux de leur avion, quand je suis dedans je suis bien, là ça sent vraiment la fin ».
Des avions de l’armée de l’air étaient venus faire un baroud d’honneur aux Mirage F1, Extra 330 de l’EVAA, TB30 Epsilon des Cartouches Dorés, Mirage 2000 du Ramex Delta, Rafale Solo Display, Alphajet de la PAF. Une belle démonstration tactique de deux Mirage F1 a contribué à honorer les avions et l’escadron.
Sur le tarmac, quelques avions étrangers avaient également fait le déplacement : F/A-18 suisse et Tornado allemands. Pour l’un des pilotes de la Luftwaffe, il s’agissait de « faire honneur » à la chasse française et à cet avion en étant présent ce jour.
Pour autant, la vie des Mirage F1 ne s’arrête pas encore totalement. Sur les 10 avions encore alignés par l’escadron, cinq vont être peints de livrées « historiques » et effectuer un passage remarqué sur les Champs Élysées le 14 juillet prochain, juste derrière la Patrouille de France.
Des démonstrations tactiques auront également lieu lors des meetings de Cazaux pour les 80 ans de l’armée de l’air les 21 et 22 juin, ainsi qu’à Nancy-Ochey les 5 et 6 juillet prochains.
Si les Mirage F1 iront ensuite se poser définitivement sur la base de Châteaudun, qui abrite bon nombre d’anciens avions, certains pourraient cependant voler vers d’autres horizons : un pays d’Amérique Latine serait intéressé par un rachat, le Botswana chercherait quant à lui à remplacer ses F-5 vieillissants.
Les Mirage F1B pourraient également retrouver les airs au Maroc et en Libye, pour la formation des futurs pilotes.
Du côté des 22 pilotes du « Savoie », un tiers est affecté en escadron sur chasseur, un tiers en état-major, le dernier tiers partira en instruction. Un pilote ira par ailleurs perpétuer les missions de reconnaissance au 1/33 « Belfort », l’escadron de drones de l’armée de l’air, qui exploite actuellement les MALE Harfang et Reaper.
Si la dissolution de l’escadron et le retrait du service actif des Mirage F1 signe la fin de la reco « à l’ancienne », ses missions seront à présent reprises par les Rafale et les drones. La fin d’une ère, le début d’une légende.