Thierry Regond, vice-président de Sunaero, décrypte pour Le Journal de l’Aviation le marché mondial actuel de la MRO, en pleine expansion.
Le marché mondial de la MRO (Maintenance, Repair & Overhaul) connait actuellement un fort développement. Cette croissance s’accompagne d’une importante mutation géographique. En effet, le marché européen (30 %), miné par la concurrence de nouveaux modèles optimisés (low cost), perd peu à peu ses parts de marché au profit des marchés américain (60 %), très mature, et asiatique (10 %).
Avec une flotte d’avions en constante progression [près de 11 450 nouveaux appareils d’ici 2029, dont 2 500 en Chine, ndlr*], l’Asie grignote progressivement les parts de l’Europe. D’ici à fin 2014, le marché asiatique détiendra à lui seul 30 % du marché mondial, dont 10 % de croissance organique et 10 % pris à l’Europe. À horizon 2030, les compagnies aériennes asiatiques détiendront plus de 70 % du marché mondial de la MRO, contre 50 % en 2012. Le marché sud-américain est également à surveiller de très près. D’ailleurs, en plus de nos projets de maillage de la région Asie du Sud-est, nous envisageons de nous implanter en Amérique du Sud.
Sur le plan de l’emploi, le secteur recrute massivement au sein des métiers de la production principalement aux États-Unis, en Asie et dans les pays de l’Europe de l’est et émergents où les coûts sont moindres.
Présentation de Sunaero
Sunaero, PME lyonnaise, produit des technologies innovantes pour le secteur de la maintenance aéronautique, ou MRO. Ces technologies, aujourd’hui uniques au monde, offrent des solutions de détection et de réparation permettant de résoudre dans un temps record (8 heures au lieu de 72 heures) des problématiques de perte d’étanchéité (fuites de carburant, cockpit, réparation de structure…). « On offre une solution globale, on ne vend pas un produit », insiste Thierry Regond. L’entreprise, qui a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 7 millions d’euros en 2012, est présente sur ce segment depuis 2005.
Implantée à Lyon, la société a récemment ouvert deux filiales, Aerowing aux États-Unis (2007) et Aerokawai en Malaisie (début 2013), réalisant ainsi 75 % de son chiffre d’affaires à l’export. Les effectifs globaux de l’entreprise s’élèvent à plus de 50 personnes réparties sur ses trois sites, dont près de 20 salariés à Lyon, où « 95 % de notre activité touche à la R&D », précise Thierry Regond, qui rappelle que 15 % du CA de Sunaero est investi chaque année depuis 2008 en R&D. L’entreprise dépose en moyenne 3 brevets d’invention par an. Elle revendique 14 brevets à ce jour.
L’entreprise compte parmi ses clients, les avionneurs mondiaux, les compagnies aériennes et les forces armées. L’armée de l’air française, l’Us Air Force ou encore la Luftwaffe sont de gros clients de Sunaero.
Recrutement 2013 : Sunaero prévoit de recruter 15 personnes sur l’ensemble de ses trois sites cette année, principalement au sein de la R&D. La société embauche des ingénieurs spécialisés dans la gestion des fluides, la chimie et les matériaux, « de préférence avec une culture aéronautique, car ils seront amenés à intervenir sur le terrain », insiste Thierry Regond.
(*) Source ENAC, Ecole Nationale de l’Aviation Civile
Pour aller plus loin :
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Et aussi, la débâcle des sociétés de maintenance aéronautiques européennes :
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