La nomination de Larry Loftis à la tête du programme 787, quelques jours après la révélation d’un problème de fabrication sur les éléments de fuselage arrière pouvant entrainer une délamination sur certaines zones en composite n’est pas pour rassurer.
Même si Boeing a précisé que ce nouveau contretemps, qui concerne 55 appareils déjà produits ou en cours d’assemblage ne nécessiterait qu’une dizaine de jours de réparation par appareil, les délais de livraison des Boeing 787 s’éternisent, l’avionneur n’ayant réussi à livrer qu’un total de cinq appareils jusqu’à aujourd’hui, tous à la compagnie de lancement All Nippon Airways.
Ce problème de risque de délamination ne peut à lui seul expliquer le retard dans la campagne de certification du 787 équipé de GEnx-1B qui était attendu pour le mois de décembre, Japan Airlines et Air India ayant déjà du réceptionner leurs premiers appareils au cours du mois de février.
La campagne de certification du Dreamliner équipé de la motorisation produite par General Electric serait cependant sur le point d’être conclue, l’appareil effectuant les essais ayant accumulé plus de 150 heures de vol dont un vol en condition ETOPS de plus de 18 heures au-dessus des États-Unis.
Japan Airlines, qui attendait initialement son premier 787 en décembre, s’était finalement vu annoncer une livraison au cours du mois de février pour une mise en service commerciale en avril. JAL doit recevoir cinq exemplaires du Dreamliner en 2012 mais espère aujourd’hui pouvoir réceptionner son premier appareil en mars, au plus tôt.
Patrick Shanahan, le directeur des programmes civils de Boeing a ainsi révélé lors d’un point presse organisé par la banque Barclays Capital à Miami il y a quelques jours que la supply chain produisait 3,5 appareils par mois contre seulement 2,5 pour la chaine d’assemblage finale à Everett.
Pourtant Boeing prévoit toujours de produire jusqu’ à cinq Dreamliner par mois d’ici la fin de l’année, cherchant désespérément à réduire le très important backlog du long-courrier de taille intermédiaire qui représente aujourd’hui 850 appareils. L’avionneur pourrait ainsi lancer une nouvelle ligne d’assemblage temporaire au cours du mois de juin, en lieu et place de celle dédiée au 767 afin d’accélérer les cadences.
Signes de confiance ou contrats liés à des contreparties financières, deux compagnies ont cependant décidé d’augmenter leurs commandes de 787 au cours du mois de février. Il s’agit de Japan Airlines et d’Air New Zealand qui souhaite chacune acquérir respectivement 10 et 2 787-9 supplémentaires. Les dates de livraisons sont à prendre avec des pincettes…