Au cinquième jour des frappes aériennes françaises au Mali, quelques pays étrangers apportent ou vont apporter un soutien logistique à la France, tout en excluant – pour le moment – une intervention de leurs troupes armées sur le territoire malien.
La France n’est donc plus totalement seule dans son offensive contre les groupes terroristes du nord du Mali, puisque pas moins de quatre pays mettent à disposition des avions de transport afin d’aider la France à transporter troupes et matériels.
La Grande-Bretagne a été la première répondre à la demande de la France, en offrant son assistance logistique par le biais de deux C-17A Globemaster III du 99 Squadron de la BA Brize Norton. Les avions sont passés par la BA 105 d’Evreux, afin notamment de charger des VAB à destination de Bamako.
Le Canada a lui aussi également affrété un CC-177 Globemaster III, mais pour une durée d’une semaine seulement. Le Premier ministre Stephen Harper a déclaré dans un communiqué qu’il n’était « pas question que le gouvernement participe directement à une intervention militaire au Mali ». Il s’agira donc d’un simple soutien logistique pour le transport d’équipements lourds. Le C-17 est parti ce mardi 15 janvier de la BA de Trenton et fera une escale par la BA 125 d’Istres, avant de se diriger vers Bamako.
Au Danemark, c’est un C-130 que le ministère de la Défense envoie à Bamako pour venir en aide à la France. Là encore, il s’agit uniquement d’un soutien logistique, le ministre de la Défense Nick Haekkerup ayant lui aussi exclu tout intervention de ses forces armées.
La Belgique a quant à elle déployé plus de moyens, en l’occurrence deux C-130H et deux hélicoptères médicalisés AW109. Selon la presse belge, un C-130H a quitté la Belgique cet après-midi et devrait effectuer une escale à Solenzara (Corse) avant de rejoindre la capitale malienne, le second serait déjà prépositionné à N’Djamena au Tchad. Un communiqué du ministère de la Défense faisait état d’un soutien à durée indéterminé, aucune date de retour n’ayant été planifiée.
Deux autres pays vont probablement apporter leur soutien à la France, mais les modalités pratiques ne sont pas encore arrêtées. L’Allemagne tout d’abord, qui réfléchit actuellement à un soutien humanitaire et médical, et qui refuse d’entrée de jeu d’envoyer des troupes sur place. Et les États-Unis, qui pourraient mettre des moyens de renseignement – sans doute des drones – et une aide logistique. Le ministre de la Défense Leon Panetta, en visite au Portugal, a déclaré que des discussions entre la France et les États-Unis étaient en cours, pour déterminer l’ampleur de cette aide et les moyens à mettre à disposition.
Cet appel à des puissances étrangères pour soutenir l’action française au Mali est la preuve, une fois de plus, d’un manque capacitaire dans l’armée française, en particulier dans le domaine du transport. Une lacune que devrait venir combler dans le futur, on l’espère, l’A400M, dont le premier exemplaire aux couleurs de l’armée de l’air a été dévoilé aujourd’hui par Airbus Military.