BA 118 « Colonel Rozanoff », Mont-de-Marsan, octobre 2013. Dans le bâtiment de l’escadron de reconnaissance 2/33 « Savoie », les pilotes préparent leur mission du jour. Tout se passe comme si les Mirage F1 avaient encore de longues années de service devant eux. Et pourtant, dans quelques mois, le dernier escadron de reconnaissance de l’armée de l’air va être mis en sommeil et les vénérables F1 retirés du service actif. En attendant, malgré le compte à rebours, les pilotes continuent de s’entraîner et reçoivent même quelques jeunes élèves-officiers de l’École de l’air de Salon de Provence, qui découvrent pendant une semaine ou deux le fonctionnement d’une unité opérationnelle.
Le lieutenant-colonel Benjamin, précédent commandant du 2/33, confiait en avril que la fin de vie des Mirage F1 était « forcément un peu triste », « la fin d’une époque » et d’un avion qui a marqué l’armée de l’air. En revanche, il est convaincu que « l’esprit Mirage F1 » perdurera : « Nos ambassadeurs, ce sont les jeunes pilotes, qui un jour se serviront des repères qu’ils auront eu ici et qui continueront à porter l’esprit et les valeurs du « Savoie » ».
Le lieutenant-colonel Christophe, actuel commandant en second du « Savoie », parle lui aussi de transmission : « Ce qu’on veut, c’est transmettre un savoir-faire, que les gens partent avec ce savoir-faire et cet héritage du Mirage F1 et qu’ils essayent de le transmettre dans leurs futurs escadrons ». Point de tristesse pour le pilote, de la fierté et un sentiment du « devoir accompli » au vu de la carrière de l’avion ces dernières décennies. « Ce qui nous anime, c’est vraiment la passion de notre métier, la fin du F1 c’est plutôt une fête, une réussite à l’échelle de l’armée de l’air. L’avion a été très impliqué dans toutes les opérations menées en France et en OPEX, on se sent utiles et on est fiers de notre histoire et de l’appareil. »
