La base aérienne 116 de Luxeuil-Saint-Sauveur (Haute-Saône) s’apprête à renouer avec sa mission nucléaire d’ici 2035, devenant de fait la quatrième base aérienne de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE) à participer directement à la dissuasion nucléaire française. L’annonce a été faite par le président Emmanuel Macron lors de sa visite à Luxeuil le 18 mars.
Un investissement de 1,5 milliard d’euros est prévu pour adapter la base à ses nouvelles fonctions. Deux escadrons de Rafale à capacité nucléaire seront ainsi déployés, accompagnés de la dernière version de l’avion de combat de Dassault Aviation (standard F5) et de son missile nucléaire hypersonique (nouveau missile ASN4G de MBDA). Les effectifs de la base devraient passer de 1 200 à environ 2 000 personnels militaires et civils.
Le président de la République a également indiqué que l’AAE bénéficiera de « davantage de commandes de Rafale », un « impératif dans le contexte actuel ».
Ce retour aux origines n’est pas sans rappeler le rôle historique de Luxeuil dans la dissuasion nucléaire française. De 1966 à 2011, la base a hébergé les Forces aériennes stratégiques (FAS), notamment l’Escadron de bombardement 3/94 Arbois et ses bombardiers Mirage IVA, puis des Mirage 2000N.
Pour rappel, trois bases aériennes accueillent aujourd’hui la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire française (hors FANU). Il s’agit de Saint-Dizier (Haute-Marne), Istres (Bouches-du-Rhône) et Avord (Cher). Toutes sont désormais dotées d’escadrons de Rafale équipés du missile ASMP-A.