L’A400M, « un formidable intégrateur européen »
Le CEMAA le dit clairement, il attend « beaucoup » du futur avion de transport militaire, dont le premier exemplaire doit être livré incessamment sous peu à l’armée de l’air. Il voit dans l’intégration de cet avion de bonnes opportunités de mutualisation à l’échelle européenne, qui permettront notamment de limiter les coûts à un niveau raisonnable en ce qui concerne la formation et le soutien. A cet égard, l’EATC, le commandement de transport européen, devrait jouer un rôle important dans la mise en œuvre de l’A400M d’Airbus Military.
Il n’est pas exclu que la Grande-Bretagne rejoigne à terme l’EATC, « ils peuvent être aussi intéressés » a déclaré le CEMAA, qui pense également à une participation de l’Italie.
Une coopération est également envisagée avec l’Allemagne, concernant la formation tactique sur A400M.
Le général Mercier ne s’est pourtant pas prononcé sur le nombre final d’A400M qui seront finalement commandés, se contentant de rappeler que le Livre blanc prévoit cinquante avions de transport tactique, sans plus de précisions. La question d’une potentielle réduction des commandes reste donc encore floue, même si elle est à envisager sérieusement.
Le MRTT, une « clé de voute »
La future acquisition des avions ravitailleurs est un point de vigilance auquel le CEMMA attache une grande importance, une « clé de voute » pour l’armée de l’air. Rappelant que la flotte des C-135FR est cinquantenaire, il a souligné le fait que la sur-maintenance effectuée sur ces avions coûtait cher et risquait tôt ou tard de poser de sérieux problèmes sur la capacité de projection à distance de l’armée de l’air.
Là encore, le général Mercier met en garde contre les risques engendrés par l’utilisation d’une flotte plus que vieillissante, tout en étant en situation d’attente concernant les propositions commerciales d’Airbus Military. Un contrat devrait en effet être notifié pour doter la France de douze Airbus A330 MRTT afin de renouveler la flotte existante.
Les drones MALE amenés à se développer
Sur le sujet des drones MALE, le général Mercier est très clair et enfonce une porte ouverte : « Nous n’avons pas le droit de baisser les bras ». « Il y a un vrai marché mondial pour les drones MALE » a-t-il ajouté lors de son audition, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité intérieure et de surveillance des frontières, en plus des besoins opérationnels sur les théâtres à l’étranger. Cependant, « le marché ne s’est pas encore exprimé », car les pays intéressés « n’ont pas encore atteint la maturité pour les exploiter ». En clair, le besoin existe, mais les structures pour exploiter ces appareils ne sont pas encore place.
De plus, le CEMAA déplore le manque d’investissement des européens dans ce type de plateforme. Une réflexion qui ferait grincer des dents Dassault Aviation, EADS et BAE Systems, pour ne citer qu’eux, qui fustigent de leur côté le manque de volonté politique dans ce domaine.