Alitalia remporte la deuxième manche. Après que le tribunal de Rome a accepté son recours la semaine dernière, le gouvernement italien a autorisé la compagnie nationale à racheter le groupe Volare le 17 mars. Sous réserve de l’obtention du feu vert des autorités antitrust, Alitalia pourra donc acquérir les marques Volareweb (photo) et Air Europe pour 38 millions d’euros.
Le groupe Volare, croulant sous les pertes et les dettes, a été déclaré insolvable le 28 mai 2005 et placé sous administration extraordinaire par le Commissaire Carlo Rinaldini. Le gouvernement italien avait alors décidé de revendre la compagnie moribonde et lancé un appel d’offres. Trois groupes y ont répondu : le groupe Meridiana-Eurofly, AirOne et Alitalia. Cependant, AirOne a déposé une plainte contre la proposition d’Alitalia formulée le 28 décembre 2005, en se référant aux lois antitrust, plainte retenue par le tribunal de Rome le 30 janvier. La compagnie nationale avait immédiatement décidé de faire appel de cette décision et celui-ci a abouti.
Volare est en effet d’une grande importance pour les deux compagnies. La compagnie low-cost possède des créneaux stratégiques à l’aéroport de Milan Linate vers le Sud de l’Italie. Leur récupération par Alitalia permettrait à la compagnie de reconquérir le marché domestique, sur lequel elle a perdu du terrain avec l’arrivée des low-cost. C’est également un geste préventif effectué contre AirOne, la deuxième compagnie aérienne d’Italie, qui lui oppose une très forte concurrence.
Si Alitalia remporte définitivement l’appel d’offres, elle devra se soumettre aux conditions imposées par le ministre de l’industrie Claudio Scajola, chargé du dossier. Les opérations de Volare devront être maintenues dans leur état pendant deux ans, ainsi que les effectifs de la compagnie. En attendant une décision irrévocable, Volare pourra compter sur l’aide du gouvernement pour la maintenir en vol. Celui-ci a reçu le 8 mars l’autorisation de la Commission Européenne de lui injecter 25 millions d’euros de subventions, du moment que ceux-ci lui sont versés avant son rachat.
