La francisation des drones MQ-9 Reaper qui vont équiper les forces armées française est encore loin d’être acquise. C’est ce qu’a laissé entendre le délégué général à l’armement Laurent Collet-Billon lors de son audition par la commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale : « Nous souhaitons qu’une étude soit conduite sur la francisation ou l’européanisation de capteurs, de moyens de transmission et d’outils de sécurisation des communications ; cette proposition n’a pas encore été acceptée » a-t-il déclaré le 2 octobre dernier aux députés.
Les drones MALE constituent un achat sur étagère qui va permettre aux forces armées françaises de combler leurs lacunes en matière de collecte de renseignement aéroportée. Cependant, dans l’optique de s’affranchir quelque peu de la dépendance américaine, le ministère de la Défense souhaite franciser ces appareils. Une option qui n’est pour l’instant visiblement pas à l’ordre du jour et qui va sans doute occasionner d’âpres négociations entre les deux gouvernements.
D’autre part, le DGA a également dévoilé qu’il s’était entretenu avec le secrétaire d’État du ministère allemand de la Défense chargé des équipements, Stéphane Beemelmans sur « l’articulation entre ce que l’on veut intégrer du drone américain et ce que l’on veut développer dans un drone européen », ajoutant que c’est « la dimension financière » qui orientera la décision finale. Des discussions qui laissent à penser que l’Allemagne va peut-être bientôt relancer son processus d’acquisition de drones, malgré l’échec cuisant de l’EuroHawk. La Süddeutsche Zeitung avait révélé en août que les États-Unis auraient transmis une « lettre d’offre et d’acceptation » (Letter of offer and acceptance) au gouvernement allemand. Par ailleurs, la création d’un « club Reaper » avec la Grande-Bretagne, l’Italie et potentiellement l’Allemagne devrait être annoncée « prochainement ».
Enfin, pour mémoire, General Atomics avait annoncé le 26 juin dernier le développement d’une variante de son Reaper pour faciliter l’intégration des drones MALE dans l’espace aérien du pays acheteur. Une initiative qui pourrait tomber à point nommé pour des pays tels que la France ou l’Allemagne, voire d’autres pays européens, qui doivent se plier à de drastiques exigences de navigabilité.

