L’aéroport le plus mal aimé du Japon a fêté ses trente ans. Tokyo Narita a en effet été mis en service le 20 mai 1978, avec pour but de soulager Tokyo Haneda, qui s’approchait alors dangereusement de la congestion. Alors que la population japonaise s’était violemment opposée à sa construction – synonyme d’expropriations –, il est devenu le deuxième aéroport du Japon en terme de passagers (après Haneda) et le hub majeur du pays pour les vols internationaux.
Malgré ce succès, les ennuis continuent. Lorsque Narita a ouvert, il était doté d’un terminal et d’une piste de 4 000m. Mais le plan de développement prévoyait la construction de deux autres pistes, l’une située au nord du terminal et parallèle à la première, l’autre sécante. Trente ans plus tard, seule une d’entre elle a ouvert (en avril 2002) et encore est-elle tronquée : elle ne mesure que 2 180m au lieu des 2 500m prévus.
Se souvenant des heurts qu’avaient entraîné les expropriations dans les années 60 et 70, le gouvernement avait refusé d’exproprier les propriétaires dont les terrains gênaient le développement de la plateforme et décidé de les indemniser. Cependant, tous n’ont pas voulu partir. C’est ainsi que la seconde piste s’est retrouvée amputée par la présence d’une exploitation agricole dans son sillage. Le problème s’est également posé au niveau de la desserte de l’aéroport : il devait être desservi par le Shinkansen.
Mais Narita croit en son potentiel. Doté d’une capacité de 42 millions de passagers annuels, l’aéroport en a accueilli 35 millions en 2007. Hub de Japan Airlines et d’All Nippon Airways, de Northwest Airlines et de United Airlines, il a enregistré 194 000 mouvements sur ses deux pistes et ce nombre pourrait augmenter de 50% à 300 000 mouvements d’ici 2010. La seconde piste devrait alors avoir été enfin allongée et la desserte améliorée grâce au Narita Rapid Railway. Les slots, très demandés et très chers, seront ainsi multipliés pour le plus grand bonheur des compagnies.