Heathrow persiste à défendre la construction d’une 3ème piste. L’aéroport londonien a présenté le 17 juillet plusieurs projets dans ce sens, qui se veulent radicalement différents de ce qu’avait proposé la BAA ces dix dernières années. Trois options ont en effet été présentées : au nord-ouest, au sud-ouest et au nord des pistes actuelles. D’un coût compris entre 14 et 18 milliards de livres, la 3ème piste serait opérationnelle entre 2025 et 2029 selon l’emplacement choisi.
La première option permettrait la construction d’une piste d’une longueur de 3 500 mètres. Elle permettrait à Heathrow d’accroître ses capacités à 130 millions de passagers annuels (contre 80 millions aujourd’hui) et 740 000 mouvements (contre 480 000 actuellement). Son avantage est de réduire de 15% le nombre de personnes gênées par les nuisances sonores (les avions seraient plus haut lors de l’approche au-dessus de Londres) malgré l’augmentation du nombre de vols et de limiter le nombre de propriétés à racheter à 950. Cependant, deux sites classés seraient en danger.
La deuxième option, qui envisage d’établir la troisième piste au sud-ouest, aurait les mêmes propriétés que la première en termes de longueur et d’accroissement des capacités. Elle permettrait de réduire davantage les nuisances sonores (-20% de personnes gênées) et entraînerait la destruction d’un nombre de maisons moins important (850). Ses inconvénients : plus complexe donc plus longue et plus coûteuse à construire, elle aurait également un impact écologique plus important.
La dernière option imagine la construction de la piste au nord. Plus facile, plus rapide et moins chère que les options précédentes, elle est également moins bénéfique pour l’aéroport. La piste ne mesurerait que 2 800 mètres, ce qui aurait pour effet d’augmenter les capacités à 123 millions de passagers et 702 000 mouvements annuels. Cependant, elle demanderait le rachat de 2 700 propriétés et ne diminuerait les nuisances sonores que pour 10% des riverains.
Le maire de Londres toujours fermement opposé au projet
Ce nouveau projet de troisième piste – qui laisse également la porte ouverte à une quatrième – a été soumis à la commission aéroportuaire britannique (Airports Commission). Celle-ci étudie en effet les possibilités de développer les capacités dans le sud-est de l’Angleterre. Les différentes parties concernées ont jusqu’au 19 juillet pour déposer leurs dossiers.
Le maire de Londres, Boris Johnson, a toujours été opposé au projet de 3ème piste à Heathrow, où qu’elle soit. Le 15 juillet, il a soumis ses propres propositions à la commission, qui sont également au nombre de trois : la construction d’un nouvel aéroport sur une île au large de la côte du Kent, sur une île artificielle dans l’estuaire de la Tamise (qui ont valu au maire son surnom de « Boris Island ») ou le développement de la plateforme de Stansted. Il a même évoqué l’option de fermer complètement Londres Heathrow et de remplacer l’aéroport par des logements, un centre technologique et un centre universitaire.
Gatwick prône quant à lui de capitaliser sur les trois plateformes principales actuelles (Heathrow, Gatwick, Stansted) pour créer une « constellation d’aéroports autour de Londres », arguant qu’il s’agit du modèle de plusieurs villes majeures comme New York, Tokyo, Paris, Pékin, Séoul ou Moscou. Le projet sera présenté plus en détail le 23 juillet.
