L’art du voyager solidaire. Le Conseil des Ministres a entériné le 23 novembre le « Prélèvement de Solidarité International » (PSI). Ce projet, qui tenait à cœur au Président de la République Française Jacques Chirac, met en place une contribution sur les billets d’avion, destinée à financer l’aide aux pays en voie de développement. Les fonds récoltés devraient notamment être alloués à la lutte contre le SIDA et à la fourniture de traitements antirétroviraux.
Dès cet été, les voyageurs au départ d’un aéroport français devront s’acquitter d’une taxe supplémentaire en achetant leur billet, comprise entre 1 et 40 euros selon leur classe et leur destination. S’ils se rendent dans un pays de l’Union Européenne, les passagers en classe économique contribueront à hauteur de 1 euro, ceux en classe affaires ou en première verseront 10 euros. S’ils vont plus loin, ils paieront respectivement 4 euros et jusqu’à 40 euros (en Business et en First).
Le PSI concerne tous les vols au départ d’un aéroport situé sur le territoire français. Toutes les compagnies devront donc l’appliquer, quelle que soit leur nationalité. Cependant, les passagers en transit seront exonérés et le gouvernement assure que ni la compétitivité des aéroports français, ni l’emploi dans le secteur aéronautique ne seront affectés.
Fortement contesté par les compagnies aériennes et de nombreux pays, particulièrement les Etats-Unis, le PSI est soutenu par l’Allemagne, l’Espagne, l’Algérie, le Brésil et le Chili. Il devrait cependant rapporter 200 millions d’euros en année pleine. Misant sur une croissance du trafic aérien mondial de 5% par an, le gouvernement considère que cette aide pourrait représenter 1/6 du montant de l’Aide Publique au Développement si elle était appliquée par un maximum de pays. A présent, c’est à la France de montrer l’exemple.