Selon la FAA, 2009 sera un cap difficile à passer pour les compagnies américaines. L’organisme américain a publié ses prévisions sur le transport aérien aux Etats-Unis entre 2009 et 2025 le 31 mars. Il estime que cette année verra une chute notable de la demande et de l’offre mais que les compagnies seront bénéficiaires et que la reprise se manifestera dès 2010. La FAA reste donc confiante pour l’évolution à long terme.
2009 n’est cependant pas caractérisée par l’optimisme. La FAA estime que le nombre de passagers va chuter de 7,8% sur le secteur domestique. L’offre des compagnies américaines diminuera globalement de 6,7% et de 9,5% sur le secteur domestique. Signe que cette crise ne ressemble pas aux précédentes, les capacités des compagnies régionales vont elles aussi diminuer (de 5,5%) ; précédemment, elles augmentaient avec le transfert des opérations régionales des majors à leurs partenaires pour réduire leurs coûts.
La reprise devrait cependant débuter dès 2010 et atteindre un rythme de croissance de 2,7% par an jusqu’en 2025 en ce qui concerne le nombre de passagers. L’un de ses effets sera de retarder le franchissement du cap du milliard de passagers transportés annuellement par les compagnies américaines de 2016 à 2021. L’offre augmentera quant à elle de 3,8% par an à partir de l’année prochaine et le revenu par passager kilomètre de 3,4% après une chute de 8,9% en 2009.
Les prévisions de croissance sur les quinze prochaines années ont été tempérées par rapport aux précédentes. La FAA explique en effet qu’elle ne serait pas aussi rapide que prévu avant la crise en raison de la situation économique mondiale, la pire depuis la Seconde Guerre Mondiale : huit des dix économies les plus fortes du monde sont actuellement en récession. L’absence de baisse des tarifs va également ralentir la reprise puisque c’est le plus grand facteur d’attraction sur les passagers. Mais les compagnies américaines ont déjà fait beaucoup d’efforts depuis dix ans pour réduire au maximum le prix de leurs billets. Elles ne peuvent donc plus agir pour faire face à la désertion des voyageurs et ne peuvent plus que réagir par la réduction des capacités.
Rejoignant l’IATA, la FAA prévoit également que les compagnies américaines seront bénéficiaires en 2009, grâce à la baisse du prix du pétrole. N’ayant pas eu les moyens de pratiquer le hedging toutes ces dernières années, elles ont tout de suite profité de la baisse des prix du kérosène, quand leurs concurrentes s’engluent dans leurs couvertures.