Air France attaque l’une de ses pires ennemies. La compagnie française a révélé le 11 mars qu’elle avait déposé une plainte auprès de la Commission Européenne au mois de novembre 2009 contre Ryanair. Elle s’oppose aux mesures d’aides prises par les aéroports régionaux et locaux français en faveur de la low-cost.
Air France reproche à Ryanair de conditionner la desserte des aéroports locaux à l’octroi d’aides publiques. Elles peuvent prendre la forme de rabais sur les redevances ou l’assistance en escale ou encore d’aides marketing.
Or ces avantages sont contraires aux règles européennes. Tout d’abord parce qu’ils ne seraient pas notifiés à la Commission Européenne, contrairement aux exigences de Bruxelles, mais aussi parce qu’ils ne sont ni temporaires ni dégressifs dans le temps. La compagnie française a identifié vingt-cinq aéroports concernés.
Ce n’est pas la première fois qu’Air France s’oppose aux conditions spécifiques dont profitent les compagnies à bas coûts. A Marseille, par exemple, elle a porté plainte contre la décision de l’aéroport de faire payer des redevances moins importantes aux low-cost dans son terminal dédié, mp2.
Les aéroports ont en effet tout intérêt à attirer les low-cost. Comme l’Union des Aéroports Français l’a indiqué le 10 mars, ces compagnies sont les seules à avoir résisté à la crise en 2009 et les aéroports les moins touchés par les baisses de trafic sont ceux où elles étaient présentes. Elles arrivent également à créer de la demande en défrichant des lignes domestiques, comme Ryanair sur Marseille – Nantes ou Marseille – Tours. Les pratiques de la low-cost irlandaise et des aéroports français lui ont permis d’être présente tous les cent kilomètres sur le territoire français.