Air France-KLM a clôturé l’année 2024 sur une note particulièrement positive grâce à une performance forte au quatrième trimestre, même si son bénéfice a été divisé par trois sur l’année. C’est encore Air France et Transavia qui tirent la croissance du groupe, KLM subissant une forte progression de ses coûts.
« Au quatrième trimestre 2024, Air France-KLM a réalisé une bonne performance, concluant de façon positive une année marquée par des défis à la fois opérationnels et externes. Malgré ces vents contraires, nous sommes restés fidèles à notre engagement d’offrir un service haut de gamme, centré sur le client, et nous avons continué à mettre en œuvre notre feuille de route en matière de développement durable, grâce au renouvellement de notre flotte et à des initiatives ambitieuses en matière de SAF » a expliqué Benjamin Smith, le directeur général du groupe, lors de la présentation des résultats annuels.
Le bénéfice d’exploitation pour le quatrième trimestre s’est élevé à 396 millions d’euros, pratiquement le double de ce qui était anticipé. Air France a joué un rôle clé dans cette dynamique avec un bénéfice d’exploitation trimestriel de 302 millions d’euros, en hausse de 324 millions par rapport à l’année précédente. En revanche, KLM a vu son résultat d’exploitation trimestriel atteindre seulement 51 millions d’euros, malgré une amélioration de sa marge opérationnelle à 1,6 %, reflétant des pressions persistantes sur ses coûts.
Sur l’ensemble de l’année, le résultat d’exploitation du groupe Air France-KLM s’est établi à 1,6 milliard d’euros, en repli de 6 % par rapport à l’année précédente. Ce recul s’accompagne d’une marge opérationnelle de 5,1 %, en baisse de 0,6 point. Sur le plan opérationnel, Air France-KLM a transporté 98 millions de passagers en 2024 (+4,7 %), un chiffre encore inférieur aux niveaux pré-Covid (104 millions en 2019). Le coefficient de remplissage a atteint 87,8 %, en hausse de 0,5 point sur l’année.
Air France-KLM a vu ses recettes unitaires progresser de 4,4% sur l’année à taux de change constant, grâce au meilleur remplissage de ses appareils et notamment chez Transavia. Les yields ont été très solides sur l’Atlantique Nord et dans les cabines premium. Le yield de Transavia a, quant à lui été porté par la mise en place des bagages cabine payants tandis que l’activité cargo a bénéficié d’une « bien meilleure haute saison que l’année dernière », notamment en provenance d’Asie avec des recettes unitaires en progression de 20,9 % à taux de change constant.
Pour ce qui est des facteurs ayant pesé sur les performances, on note une hausse des coûts unitaires de 3,2 %, liée à la montée en gamme des cabines, au mix de trafic moyen et long-courrier ainsi que l’impact des augmentations salariales. Le groupe avait également été pénalisé par l’évitement des aéroports parisiens lié aux Jeux olympiques de Paris (érosion du résultat d’exploitation de 160 millions d’euro au troisième trimestre).
Le groupe a également vu sa dette nette augmenter à 7,4 milliards d’euros en raison des investissements dans le renouvellement de la flotte, avec l’arrivée d’appareils comme ceux de la famille Airbus A320neo chez Transavia et KLM, d’A350 et d’A220 chez Air France ou encore d’Embraer E195-E2 chez KLM. 41 nouveaux appareils ont ainsi rejoint les flottes du groupe en 2024 (8 A350-900, 10 A321neo, 9 A320neo, 9 A220-300, 4 E195-E2 et un 787-10) . La part de la flotte de nouvelle génération du groupe est désormais de 26.9%, contre 20,3% un an plus tôt.
Pour rappel, Air France-KLM prévoit d’atteindre jusqu’à 80 % de sa flotte avec des avions de nouvelle génération d’ici 2030.
Pour l’année 2025, le groupe prévoit une augmentation de ses capacités en sièges kilomètres offerts comprise entre 4 % et 5 % (avec Transavia), tout en visant une maîtrise du levier d’endettement entre 1,5x et 2x l’EBITDA. Les perspectives incluent également une hausse modérée du coût unitaire et des investissements nets compris entre 3,2 et 3,4 milliards d’euros.
Mais Benjamin Smith a également évoqué l’acquisition récente d’une participation minoritaire dans SAS, une opération qui montre déjà des résultats prometteurs et a confirmé l’intérêt du groupe pour la péninsule ibérique et l’Amérique du Sud. Il a expliqué que les récentes discussions avec TAP Air Portugal ont « été très positives » en marge de la visite d’État du président français Emmanuel Macron à Lisbonne la semaine dernière. Il a également confirmé son intérêt pour la compagnie espagnole Air Europa, tout en précisant qu’aucune préférence n’avait été établie entre les deux compagnies pour l’instant.