Jean-Cyril Spinetta a été direct : « les résultats de 2012 sont clairement décevants. » 2013 ne s’annonçant pas plus facile, le Président d’Air France-KLM a poursuivi en indiquant que l’année serait placée sous le signe de la discipline, aussi bien dans la gestion des capacités que des coûts et investissements. Elle devrait toutefois profiter des effets positifs de Transform 2015.
Si le chiffre d’affaires annuel a enregistré une hausse de 5,2% pour atteindre 25,633 milliards d’euros, le résultat d’exploitation reste déficitaire de 300 millions d’euros, une perte légèrement moins importante qu’en 2011. Le résultat net se dégrade en revanche à 1,19 milliard d’euros de perte (contre 809 millions en 2011), entraîné par les provisions de 471 millions d’euros du plan de restructuration. Jean-Cyril Spinetta a précisé que cette aggravation de la perte se situait du côté d’Air France, le résultat de KLM étant resté stable.
La facture carburant s’est alourdie de 890 millions d’euros, notamment en raison des effets de change, et a quasiment absorbé la hausse du chiffre d’affaires.
Le moyen-courrier reste déficitaire
Le trafic passager s’est amélioré de 2,1% pour des capacités en très faible augmentation, de 0,6%, ce qui a eu pour conséquence un meilleur taux de remplissage et une amélioration de la recette unitaire de 3,2% hors change. Le long-courrier reste un secteur très positif, bénéficiaire, qui a vu une amélioration de 5% de sa recette unitaire.
En revanche, le secteur moyen-courrier a vu sa perte se creuser de 100 millions d’euros et est resté sous pression pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la demande est demeurée faible sur le secteur domestique, avec un nombre décroissant de voyageurs d’affaires.
Par ailleurs, les bases province « sont une déconvenue » du point de vue commercial. A ce sujet, Air France a décidé d’ajuster son offre : quatre appareils vont être retirés et le réseau va être remanié. Une évaluation sera effectuée en septembre et si les pertes n’ont pas été endiguées, de nouvelles mesures plus radicales seront prises.
Au total, seize appareils moyen-courrier seront retirés de la flotte d’ici l’été 2013 avec l’objectif d’améliorer la productivité. D’ici fin 2014, ce nombre aura atteint dix-neuf A320 et vingt et un appareils régionaux (dans la flotte de HOP!).
Jean-Cyril Spinetta a également expliqué que le réseau moyen-courrier était en surcapacité, ne pouvant plus absorber une croissance trop importante de l’offre. Un indice de cette situation est la décision des compagnies low-cost de maintenir une partie de leur flotte au sol durant l’hiver.
Le fret toujours en crise
Le bout du tunnel n’est pas encore visible dans le secteur cargo. Une réduction de 3,5% de l’offre n’a pas suffit à compenser la chute de 6,3% du trafic et la recette unitaire s’est dégradée de 3,8% hors change. La flotte tout cargo, qui s’est déjà fortement réduite depuis 2009 passant de vingt-cinq à treize appareils aujourd’hui (quatre à Paris et neuf à Amsterdam), va encore voir ses capacités diminuer en 2013, de 6% (l’équivalent de la perte d’un appareil).
Un espoir : Transform 2015
2012 a vu la mise en place des premières mesures du plan Transform. Mais les mesures structurelles vont être appliquées cette année et les effets du plan de restructuration d’Air France-KLM, et principalement du plan de départs volontaires, vont se faire pleinement sentir. L’objectif pour 2013 est de parvenir à 2 700 départs volontaires – 1 900 sont déjà signés et environ 2 000 autres prévus – afin de réaliser 20% d’économies sur le personnel.
Le gel des salaires va également se poursuivre à Air France et être appliqué à KLM.
Parmi les priorités d’Air France-KLM en 2013 figure un strict contrôle des capacités. Elles ne devraient augmenter que de 1,5% sur l’année, avec une hausse de 2% pour le long-courrier et une baisse d’autant sur le moyen-courrier. Plus précisément, l’offre restera stable au départ des hubs de la compagnie et sera réduite de 5% sur le point à point.