Augustin de Romanet a présenté le bilan d’Aéroports de Paris pour l’année 2012 le 28 février. La société a vu transiter 88,8 millions de voyageurs dans ses terminaux, ce qui représente une croissance modérée de 0,8% par rapport à 2011, en ligne avec les résultats des autres aéroports de la zone UE.
Le chiffre d’affaires s’est accru de 5,6% à 2,6 milliards d’euros et le résultat opérationnel courant de 6,2% à 645 millions d’euros, profitant du dynamisme de TAV et des commerces. Le résultat net, sous l’effet d’éléments non récurrents (l’indemnité d’assurance pour l’effondrement de la jetée du 2E comptabilisée en 2011), s’est rétracté de 1,9% à 341 millions d’euros.
Le PDG d’Aéroports de Paris a indiqué que 2013 verrait également une stabilisation du trafic mais que le chiffre d’affaires et l’Ebitda devraient être en légère hausse. L’objectif, selon lui, sera « d’aller plus vite et plus fort dans le renforcement de la valeur résiliente et de croissance » d’Aéroport de Paris.
Réduction des investissements et des charges
Après l’ouverture de la liaison AC en mars et du satellite 4 en juin, Aéroports de Paris « entre dans un cycle bas d’investissements », a souligne Laurent Galzy le DGA Finances du groupe. Les capacités de CDG et d’Orly, en termes de terminaux comme de pistes, sont suffisantes pour faire face à la croissance du trafic jusqu’en 2023/2024.
L’attention du groupe va donc se concentrer sur la poursuite du développement des commerces et l’amélioration de la satisfaction du passager. En 2012, grâce à l’ouverture du S4, l’allocation des compagnies aériennes par terminaux a été améliorée, notamment en rendant le terminal 2F 100% Schengen. Conformément aux projets déjà annoncés, les plus anciens terminaux vont être rénovés (terminal 2B, satellites du terminal 1, terminal 3…).
Par ailleurs, Aéroports de Paris travaille actuellement à un plan de restructuration dont l’objectif va être de ramener la croissance de ses coûts à 3% par an. En 2012, ses charges ont en effet augmenté de 6,9%, notamment en raison d’une augmentation des salaires du personnel de sûreté (consécutive à une grève en décembre 2011), d’une hausse des moyens de déneigement et de dégivrage et de l’ouverture des nouvelles infrastructures. Ce plan d’économies, au sujet duquel Laurent Galzy a déclaré qu’il demanderait « un effort soutenu », sera présenté plus en détail lors de la présentation des résultats semestriels.
TAV, un « relais de croissance important »
Aéroports de Paris est longuement revenu sur son investissement dans TAV, dans lequel elle a acquis une participation de 38% en mai 2012. La société a indiqué que l’opérateur aéroportuaire turc avait tiré ses résultats vers le haut. Il a en effet enregistré une forte progression de son trafic, de 36%, et atteint ainsi 72 millions de passagers – il gère notamment les plateformes d’Istanbul Atatürk, Ankara, Hammamet, Monastir et Médine.
Pour 2013, la croissance du trafic de l’opérateur à Istanbul, pour lequel ADP détient une concession courant jusqu’en 2021, devrait se situer entre 14 et 16%, qui devrait se répercuter sur l’Ebitda du groupe avec une croissance de 17 à 19%.
Le seul point noir est le projet de construction du troisième aéroport à Istanbul pour lequel le gouvernement turc a lancé un appel d’offres – ADP et TAV vont y prendre part. Lorsqu’il ouvrira – ce qui est prévu pour la fin de la décennie – celui d’Atatürk fermera, d’où un manque à gagner pour ADP. Cependant, la Turquie s’est engagée à compenser ce manque à gagner et Augustin de Romanet a assuré qu’il était « confiant qu’Aéroports de Paris n’allait pas être lésé. » Car même si la compensation pourrait ne pas tout couvrir et entraîner des pertes de 20 ou 30 millions d’euros par an, la croissance de TAV jusqu’à l’ouverture du nouvel aéroport rendra le bilan positif.