Le ralentissement de la croissance semble un problème bien éloigné d’Aéroports de Paris. La société française a publié ses résultats pour 2007 le 13 mars et ceux-ci montrent que son dynamisme n’a jamais été aussi important. Pierre Graff, son PDG, a d’ailleurs résumé sa satisfaction en qualifiant 2007 de « superbe année ».
Le chiffre d’affaires a enregistré une hausse de 10,4% pour atteindre les 2,29 milliards d’euros. Son résultat net, hors éléments non récurrents (la vente de ses parts dans l’aéroport de Pékin), croît de 19,2% et se porte à 239 millions d’euros. Ces résultats reflètent la croissance de tous les secteurs d’activité d’Aéroports de Paris, y compris l’escale qui reste cependant déficitaire. L’excellente santé de sa filiale ADPi est également à signaler. Très confiante, la société a revu à la hausse ses prévisions pour les années à venir. Alors que la croissance cumulée de l’EBITDA entre 2006 et 2010 avait été estimée à 40 ou 45% lors de l’introduction en Bourse, elle a été revue à 60%.
L’expansion en marche
2007 et 2008 sont en effet les années charnières du plan quinquennal d’expansion. Aujourd’hui, tous les programmes lourds ont été engagés et Aéroports de Paris a une meilleure vision de son futur proche. La très forte sous-capacité des plateformes est en passe d’être résorbée. Sur ces deux années en effet, leur capacité va s’accroître de 20 millions de passagers annuels, grâce à la rénovation du terminal 1 de CDG, l’ouverture de la Galerie Parisienne, la réouverture de la jetée du terminal 2E (prévue pour le 30 mars), le réaménagement d’Orly Sud (achevé en juin) et l’ouverture du terminal régional 2G (septembre).
Ainsi, la capacité nominale d’Aéroports de Paris a rattrapé le volume du trafic en 2007. Cependant, cela ne suffira pas longtemps. Avec toutes les nouvelles capacités ajoutées l’année dernière et cette année, la société ne pourra au mieux répondre à l’augmentation que jusqu’en 2012. C’est pourquoi elle a lancé les travaux pour la construction du satellite 4. Ces investissements représentent environ 2,7 milliards d’euros sur cinq ans.
Diversification
Mais Aéroports de Paris souhaite diversifier ses activités. En 2008, ses investissements dans l’immobilier devraient doubler, notamment avec le projet Cœur d’Orly, visant à créer un grand centre d’affaires à proximité immédiate de l’aéroport du sud de Paris. Elle souhaite également poursuivre sa politique de développement de ses espaces commerciaux dans les terminaux. Rien que la réouverture de la jetée du terminal 2E va permettre d’augmenter la surface occupée par les boutiques, bars et restaurants de 4 600m². La société souhaite également développer le secteur de la mode, en créant un joint-venture dédié, sur le modèle de SDA avec Hachette.
Enfin, l’international, s’il « n’est pas une priorité », reste un attrait. Aéroports de Paris n’exclut pas d’acquérir des participations dans d’autres plateformes. Elle a d’ailleurs conclu un protocole d’accord avec Veolia pour prospecter les appels d’offres en Chine. Elle envisage également de prendre une part minoritaire dans les aéroports d’Abou Dhabi et de Chicago Midway, en partenariat avec Morgan Stanley pour le second.
Elle s’est également déclarée très intéressée par une prise de participation majoritaire dans l’aéroport de Prague. Selon Pierre Graff, il s’agit en effet de l’un des meilleurs aéroports d’Europe Centrale, qui ne se trouve pas en concurrence avec Aéroports de Paris et qui a de très importantes opportunités de croissance. Elle n’attend plus à présent que l’Etat hongrois lance l’appel d’offres.