Le vaste chantier du Terminal 4 de l’aéroport de Roissy CDG aurait déjà été bien entamé si le projet n’avait pas été lâché par le gouvernement en pleine pandémie début 2021. Alors jugé « obsolète » et non conforme « à la politique environnementale du gouvernement, ce terminal devait permettre de porter la capacité maximale de la plateforme parisienne à 125 millions de passagers par an à horizon 2037, contre les quelque 76,15 millions de voyageurs accueillis en 2019.
Pourtant, toutes les études le montrent, le trafic aérien va bien sûr continuer à croitre ces prochaines décennies et même en Europe. Eurocontrol table d’ailleurs sur une progression de 44% en 2050 par rapport au niveau de trafic de 2019 dans son hypothèse de base, 76% dans son scénario le plus optimiste. Alors que fait-on ?
La France peut évidemment restreindre son trafic par dogmatisme mais ses voisins européens ne feront sans doute pas tous de même, d’autant que la connectivité reste un argument important en terme d’attractivité et en termes d’investissements pour tous les pays. Les impératifs de décarbonation de l’aviation, avec l’objectif fixé du net zéro en 2050, sont maintenant reconnus par tous les acteurs de la filière (industriels et compagnies aériennes) mais pourtant aucun projet susceptible de répondre à l’augmentation de trafic n’est aujourd’hui avancé en France pour les prochaines décennies, comme si le gouvernement avait de toute façon tranché en faveur d’une limitation du transport aérien dans son ensemble.
Il y a bien sûr encore quelques marges de manoeuvre à CDG pour les prochaines années mais on a vite constaté que la fermeture du Terminal 1 pour travaux jusqu’en décembre dernier a rendu les opérations compliquées pour beaucoup de compagnies aériennes lors de la reprise du trafic. Pire, un projet comme celui mené par le Groupe ADP sur le plus ancien terminal de Roissy en réunissant 3 de ses 7 satellites, certes particulièrement réussi, ne pourrait se faire aujourd’hui sans impacter considérablement les opérations des compagnies aériennes desservant la plateforme. Et le Terminal 1 n’a gagné qu’un peu plus d’un million de passagers supplémentaires en capacité.
Le gestionnaire des aéroports parisiens a sans doute un plan B (en dehors de l’avion à hydrogène) mais en attendant, la visibilité est nulle pour Roissy CDG…
 
			 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
