Exercer le métier de ses rêves c’est beau, mais exercer les deux métiers de ses rêves c’est encore mieux. Thomas Pesquet l’a fait. Pilote de ligne sur A320 et astronaute, il vit aujourd’hui pleinement ses deux passions. Portrait d’un homme au parcours atypique.
Thomas Pesquet fait sûrement partie du cercle des hommes les plus heureux de l’univers. À seulement 33 ans, il exerce les deux métiers de ses rêves : pilote de ligne et astronaute. « C’est un rêve d’enfant qui se réalise. Je rêvais d’être astronaute et pilote de ligne quand j’étais petit, de porter l’uniforme, de voyager et de découvrir le monde », confie Thomas Pesquet.
Un parcours d’exception. Après ses études scientifiques et son brevet de pilote privé en poche, Thomas Pesquet intègre la formation « Pilotes Cadets d’Air France ». Lorsqu’il termine cette formation, il rejoint la compagnie aérienne en place droite sur un A320. C’est dans ce cadre qu’il a pris connaissance de la campagne de recrutement de l’agence spatiale européenne (ESA, European Space Agency).
Une fois sûr qu’il remplissait toutes les conditions requises par l’ESA, il se présente au concours et est sélectionné. Il devient ainsi en 2009 le plus jeune astronaute européen et le premier pilote de ligne-spationaute dans le monde : « lorsque j’ai vu que l’ESA recherchait des astronautes, je me suis dit qu’il fallait que je tente le concours même si je n’ai aucune chance d’être retenu. C’est quand même très difficile. Avant pour moi, être astronaute c’était un rêve irréalisable alors que le métier de pilote de ligne j’ai tout fait pour l’atteindre. J’ai vraiment eu de la chance, aujourd’hui j’exerce les deux plus beaux métiers du monde », explique-t-il avec émotion.
Parmi les 6 personnes retenues par l’ESA, Thomas Pesquet est le seul Français. Au total, 8 413 personnes s’étaient présentées au concours.
Les pieds sur terre. Malgré son parcours atypique, Thomas Pesquet reste humble devant ses collègues pilotes de ligne. Pour lui, il n’en est pas question d’être privilégié par rapport à eux : « je viens toujours travailler avec le sourire, pas de passe-droit, pas d’exception, pas de traitement de faveur. Il faut que je sois au niveau, car piloter me demande du travail en plus de ce que je fais à l’ESA. Pour l’instant, j’arrive à concilier les deux, étant donné que c’est le même plaisir de voler, la même passion. »
Le travail en équipage, une qualité partagée. « Je me rends compte de plus en plus dans ma carrière de spationaute qu’il existe des choses que je peux apporter au domaine spatial en tant que pilote de ligne . Le travail en équipage est par exemple une qualité que l’on peut transposer de l’aérien au spatial. »
Le grand voyage sur la Lune. Il faudra plus de 3 ans et demi de formation à Thomas Pesquet avant d’effectuer son premier vol dans l’espace : « la formation se passe en plusieurs étapes. D’abord une formation de base qui comprend des entrainements en piscine, un stage de survie, des vols paraboliques sur l’Airbus A300 Zéro-G ou encore de la robotique. Il y a également une partie théorique sur les sciences et les techniques du vol spatial. On a aussi appris le Russe qui est l’une des langues majeures dans l’espace.
La théorie et la pratique durent un an et demi. Ensuite, une fois désigné sur une mission, on effectue 2 années d’entraînements spécifiques, un peu comme la qualification de type dans la formation de pilote de ligne. Cela fait deux ans et demi que j’ai rejoint l’ESA. À la fin de ma formation, j’effectuerai un vol vers la station spatiale internationale, en orbite à 400 km au-dessus de la France. Ce sera une mission de 6 mois. Après cette longue expédition, d’autres explorations plus lointaines seront envisagées, comme la Lune ou encore les astéroïdes. Le but ultime étant un voyage vers Mars dans quelques années. »
(*) Source Air France