Après le constructeur automobile PSA et la compagnie aérienne Air France en novembre dernier, un nouveau scandale autour du régime des retraites chapeaux touche Safran.
La CFDT métallurgie, CFE-CGC, CGT et FO métaux, formés en intersyndicale, s’opposent dans une lettre adressée aux ministres du Redressement productif Arnaud Montebourg et de l’Économie et des Finances Pierre Moscovici, à la décision du conseil d’administration de mettre en place un dispositif de retraites chapeaux à destination de 380 cadres dirigeants, soit 1 % de l’effectif du groupe aéronautique dans l’Hexagone, indique l’intersyndicale.
« Alors que des efforts significatifs sont demandés aux salariés pour préserver l’avenir des régimes de retraite par répartition (avec un taux de remplacement qui est amené à baisser), pourquoi certains, qui sont déjà les mieux rémunérés, devraient en être protégés, sur les fonds de l’entreprise, leur assurant à la retraite un pourcentage de leur salaire de fin de carrière, sans aucune cotisation de leur part ? Nous ne pouvons admettre un tel manque d’exemplarité », écrit l’intersyndicale dans sa lettre datée du 10 décembre.
Les syndicats demandent à l’État, actionnaire majoritaire avec 22 % du capital, de « suspendre la mise en place du dispositif prévu », qui coûterait entre 2 et 3 millions d’euros par an.
En 2012, les actionnaires de Safran avaient voté contre l’octroi d’une indemnité de départ et une retraite chapeau à Jean-Paul Herteman, PDG du motoriste français. Quant à Snecma, le conseil d’administration a supprimé le régime de retraite chapeau en 1995.