L’essor des Biocarburants Aériens Durables (SAF – Sustainable Aviation Fuel) va désormais être primordial pour pouvoir remplir les objectifs de réduction des émissions de CO2 du transport aérien. Les récentes annonces de l’IATA (292 compagnies aériennes, 82 % du trafic aérien mondial), du CANSO et de nombreux industriels américains (Pratt & Whitney, GE Aviation…) convergent maintenant avec la feuille de route initiée en Europe pour diviser par deux les émissions carbone du transport aérien en 2050 par rapport à 2005 (le fameux zéro émission nette compatible avec les objectifs de la COP21).
Les SAF constitueront une très grande partie de cette atténuation des émissions (65% selon le scénario poussé par l’IATA, en tenant compte des compensations carbone), au côté des avancées technologiques apportées sur une nouvelle génération d’appareils (propulsion, électrification des systèmes, optimisations sur l’aérodynamique, gain de masse..), du renouvellement des flottes, de l’optimisation des trajectoires des vols (écopilotage, optimisation des espaces aériens, de l’amélioration des opérations aéroportuaires.
Évidemment, la grande inconnue restera encore longtemps celle du prix à payer pour ses nouveaux carburants au fur et à mesure de l’augmentation des capacités de production, avec un impact direct sur le prix des billets des passagers.
On le sait, le transport aérien est vraiment né au tout début des années 1950, en venant progressivement mordre sur le transport ferroviaire et maritime de part et d’autre, et au-dessus, de l’Atlantique Nord.
Sa croissance a été depuis fortement corrélée à celle du produit intérieur brut (PIB) ainsi qu’à l’évolution de la population au niveau mondial. Mais l’on sait aussi que la part du carburant dans les postes de coûts des compagnies aériennes ne pourra finalement que croître avec l’essor du modèle low-cost par exemple, avec une influence directe sur le prix des billets, et sur la croissance du secteur de façon plus générale.
Ce qui est sûr, c’est qu’avec les objectifs de décarbonation de l’aviation, tous les acteurs du secteur en arrivent finalement au même constat : vouloir résoudre un problème complexe avec une solution simple est une illusion. L’aviation commerciale va sans doute devoir aussi changer de paradigmes d’ici à 2050.