Dix-huit mois après son entrée en vigueur, la loi Diard revient sur le devant de la scène. Le puissant syndicat national des pilotes de ligne (SNPL France Alpa) interpelle le gouvernement sur le bilan « désastreux » de cette loi destinée à l’encadrement du droit de grève dans l’aérien.
« La majorité actuelle, Parti socialiste en tête, avait fortement critiqué la loi Diard lors de son adoption. Les événements lui ont donné raison. Maintenant au pouvoir, elle doit en tirer les conséquences et abroger sans délai cette loi scélérate », a déclaré le SNPL France Alpa dans un communiqué.
Inspirée du droit de grève appliqué dans les transports terrestres, la loi Diard a été adoptée en mars 2012, à la suite d’un mouvement de grève des agents de sûreté des aéroports de France en pleines vacances de Noël. Cette grève avait entraîné de nombreuses suppressions de vols et soulevé de fortes indignations parmi les voyageurs et au sein du gouvernement en place à l’époque.
La loi Diard, impose, entre autres, aux salariés grévistes de se déclarer individuellement 48 heures avant chaque jour de grève et aux compagnies aériennes d’informer les voyageurs des perturbations à venir, 24 heures avant leur départ. De plus, les salariés renonçant à participer à une grève ou décidant de reprendre leur service devront aussi, sous peine de sanctions disciplinaires, en informer leur employeur au plus tard 24 heures avant leur participation ou reprise prévue.
Pour illustrer ses propos, le SNPL dénonce les pratiques des compagnies aériennes basées en France qui consistent à remplacer les salariés grévistes par d’autres salariés venus de leurs autres bases européennes. Le syndicat cite en particulier easyJet, Cityjet et Lufthansa. Cette dernière, qui prévoit de supprimer 199 postes en France (sur 262), n’avait pas hésité récemment à faire venir des employés basés en Suisse, Angleterre et Espagne pour remplacer leurs collègues grévistes à l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.