Entamée vendredi dernier, la grève des agents de sûreté des aéroports de France se poursuit ce lundi. Des heures de files d’attente sont à prévoir dans les principaux aéroports.
Les négociations entre les Syndicats et le patronat qui ont eu lieu dimanche n’ont abouti à rien. Les agents de sûreté aéroportuaire ont donc décidé de reconduire leur mouvement de grève, ce lundi. Suite à cet échec des négociations, le Syndicat des entreprises aéroportuaires (Sesa, patronat) avait annoncé hier une « éventuelle » nouvelle rencontre aujourd’hui avec les différentes organisations syndicales « pour mettre en place un calendrier de négociations, sous réserve que nous reprenions le travail », avait déclaré Christine Hamiani, déléguée CGT Brink’s à Roissy, citée par l’AFP. Selon la presse quotidienne, cette rencontre a été annulée par les entreprises aéroportuaires. Ce qui devrait durcir davantage le mouvement.
Face à la poursuite de la grève de la part des agents de sûreté, le gouvernement, qui dénonce une prise en otage des passagers, durcit le ton et évoque son soutien à une proposition de loi sur le droit de grève dans l’aérien, proposée par le député UMP Eric Diard. Cette loi viserait à instaurer un service minimum dans le secteur, un dispositif en vigueur depuis 2008 dans les transports terrestres (SNCF, RATP, réseaux urbains de transport public). L’Assemblée devrait examiner cette proposition de loi en janvier 2012.
En conséquence à cette reconduction du mouvement de grève, les principaux aéroports français enregistrent de nombreux annulations et retards de vols.
Orly et Roissy-Charles-de-Gaulle : Aéroports de Paris (ADP), société gérant les aéroports franciliens d’Orly et de Roissy-Charles-de-Gaulle, a annoncé de longues files d’attente aux postes de contrôle du terminal 2 de Roissy notamment aux 2E et 2F. Hier, le retard moyen des vols atteignait une heure et demie, selon les heures de la journée. La situation à Orly est normale, selon ADP.
Lyon Saint-Exupéry : Il s’agit de l’aéroport le plus touché par le mouvement de grève. Aujourd’hui, 30 % des vols seront annulés a indiqué dimanche la ministre de l’Ecologie et des Transports, Nathalie Kosciusko-Morizet. De son côté, l’aéroport prévoit moins de 20 % de suppressions des vols dans la journée. Pour atteindre cet objectif, les passagers devront voyager sans bagages « hors format » de type ski, surf, caddy de golf, selon l’aéroport. Pour faire face à la grève de la totalité des agents de sureté de la société Brinks, l’aéroport a fait appel à des prestataires extérieurs. Par ailleurs, certains vols comme ceux d’easyJet seront déroutés sur un autre aéroport, a précisé la direction de l’aéroport. Dimanche, aucun vol n’a décollé dans la matinée. Sur les 125 vols qui étaient prévus dans l’après-midi, seuls 47 ont décollé depuis Lyon.
Marseille Provence : le trafic est quasi normal. Entre 10 minutes et 1 heure de retard des vols ont été relevés sur certains vols.
Nice Côte d’Azur : entre 10 minutes et 1h30 de retard sont à prévoir.
Bordeaux Mérignac : en moyenne entre 15 minutes et 1 heure de retard sont à prévoir.
Toulouse Blagnac : malgré la grève de la quasi-totalité des 170 agents salariés de la société de sécurité ICTS, le trafic reste assez normal. Le retard moyen des vols est enregistré à 15 minutes.
Qui sont les acteurs de cette grève ? A l’initiative de plusieurs syndicats, dont la CFTC la CFDT, la CGT, la FO, le SUD et l’UNSA, cette grève concerne les agents de sûreté aéroportuaire. Placés aux postes d’inspection-filtrage (PIF), ces derniers sont chargés de contrôler les bagages et les passagers avant l’embarquement. Leurs différents employeurs sont des entreprises sous-traitantes des aéroports. Au total, ces entreprises emploient 10 000 personnes et sont au nombre de 9 en France : ICTS France, Securitas, Brink’s, Alyzia Sûreté, I Sec, Vigimark, Samsic, Serris et Securus.
Quelles sont leurs revendications ? Les agents de sûreté aéroportuaire demandent une revalorisation de leur salaire (+ 6 % sur 3 ans, soit 150 euros par mois), de meilleures conditions de travail ainsi qu’une optimisation de leurs plannings. Aujourd’hui, un agent de sûreté gagne entre 1 100 à 1 400 euros en moyenne, selon les syndicats et 1 600 euros selon le patronat.