C’est un semblant de tactique du salami qui ne semble finalement pénaliser que la proposition de Lockheed Martin et Airbus pour les nouveaux avions ravitailleurs de l’US Air Force.
Pourtant, la solution LMXT semblait encore bien avancer avant cet été, avec la sélection du CF6-80E1 de GE Aerospace pour motoriser ce dérivé de l’A330 MRTT, après toute une série d’accords visant à rendre le programme le plus américain possible.
Mais la compétition KC-Y, qui concernait à l’origine entre 140 et 160 appareils, avec une plateforme qui aurait été opérationnelle en 2029, s’est réduite progressivement à une peau de chagrin, l’USAF ne voulant plus que 75 nouveaux avions ravitailleurs afin de se donner plus de moyens pour les appareils de la compétition KC-Z, avec des appareils mieux protégés face à la menace potentielle de missiles chinois.
Pire, le Pentagone penche désormais sur un appareil proche des exigences du programme KC-X, et donc pour le victorieux KC-46 Pegasus de Boeing, malgré les retards et les innombrables problèmes techniques que connaît cette plateforme depuis son introduction en janvier 2019.
La compétition KC-Z s’est ainsi progressivement transformé en projet NGAS (Next Generation Air Refueling System), une future plateforme très ambitieuse capable d’évoluer dans un espace aérien contesté, avec l’objectif de remplacer les vénérables KC-135 de l’USAF à horizon 2040.
Les images d’artistes avec des concepts d’appareils furtifs ou d’avions à voilure portante (Blended-Wing-Body) se sont alors multiplées jusqu’à l’apparition en plein mois d’août, comme sorti d’un chapeau, d’un projet collaboratif entre Northrop Grumman, la startup JetZero et Scaled Composites pour développer un démonstrateur pouvant décoller au premier trimestre 2027.
Ce que l’US Air Force ne rappelle pas, c’est le temps qu’il aura fallu pour venir simplement modifier la plateforme 767 de Boeing pour arriver au KC-46A. Le projet NGAS n’est pas encore lancé, mais sa crédibilité semble évidemment déjà grandement entachée compte tenu du risque réel de rupture de capacité que pourrait engendrer un retard du programme face au départ bien mérité des derniers Stratotanker.
L’USAF cherche encore une stratégie pour ses avions ravitailleurs mains toutes ses manoeuvres semblent finalement aller contre l’A330 d’Airbus, à moins que ce ne soit finalement le but non avoué.
 
			 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
